Évaluations nationales : des lacunes persistantes en lecture et en mathématiques en CM2

Pour la première fois cette année, les élèves de CM2 ont participé aux évaluations nationales, instaurées par le ministère de l'Éducation nationale pour mesurer leurs compétences en français et en mathématiques. Ces résultats mettent en évidence des lacunes importantes, qui, selon les experts, pourraient expliquer certaines difficultés rencontrées plus tard au collège.

Des difficultés marquées en lecture

Les résultats révèlent qu’environ un élève sur trois en CM2 n’a pas acquis une fluidité de lecture suffisante. Selon la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, cela signifie que 30 % des élèves de fin de primaire ne sont pas capables de lire couramment un texte simple, un obstacle de taille pour la suite de leur parcours scolaire. Au-delà de la fluidité en lecture, d'autres compétences essentielles en français sont également mal maîtrisées : moins de la moitié des élèves (46,7 %) maîtrisent l’accord des verbes, et plus de 50 % éprouvent des difficultés à lire à voix haute ou à reconnaître les principaux éléments de la phrase.

« On observe que les élèves ne font pas forcément de fautes d’usage, mais des erreurs liées à une incompréhension de la structure de la langue. Par exemple, certains élèves ajoutent un “s” là où il n’en faut pas ou oublient les accords de base, car ils n’identifient pas correctement les verbes dans les phrases », explique un représentant du ministère.

En mathématiques, des compétences de base insuffisamment acquises

Les compétences en mathématiques des élèves de CM2 montrent également des faiblesses préoccupantes. Si 80,5 % des élèves réussissent à écrire correctement les nombres entiers, un élève sur deux peine à maîtriser les opérations de base comme l’addition, la multiplication et la soustraction. Par ailleurs, la résolution de problèmes, une compétence clé qui sera davantage sollicitée au collège, reste problématique pour une grande partie des élèves.

Des marges de progression en fin de primaire

Ces résultats illustrent un défi pour l’éducation nationale : comment assurer aux élèves les bases solides nécessaires pour leur réussite au collège ? Un cadre du ministère de l’Éducation nationale souligne que des efforts ont été concentrés sur le CP et le CE1 avec le dédoublement des classes et une attention particulière aux premières acquisitions en lecture et en mathématiques. Cependant, il reste du travail à accomplir en CM1 et CM2, où les compétences en compréhension orale, en enrichissement du vocabulaire et en résolution de problèmes mathématiques doivent être renforcées, notamment dans les établissements en éducation prioritaire.

Nouveaux programmes et formation des enseignants pour améliorer le niveau

Pour remédier à ces difficultés, la ministre Anne Genetet mise sur la révision des programmes en français et en mathématiques, récemment annoncée pour les classes de CP à CE2. Ces nouveaux programmes entreront en vigueur à la prochaine rentrée et visent à fournir aux enseignants des repères clairs sur les compétences que chaque élève doit acquérir. En parallèle, des réformes pour les niveaux de CM1 à la 3e sont en cours d’élaboration.

La formation continue des enseignants, en particulier pour ceux en charge des classes de CM1 et CM2, constitue un autre levier d’action pour améliorer les résultats des élèves. Depuis janvier 2022, des sessions de formation axées sur le français et les mathématiques sont organisées pour aider les enseignants à adopter des méthodes pédagogiques plus adaptées. Bien que ces efforts aient déjà montré des résultats positifs dans les petites classes, notamment en CE1, les défis restent importants pour les élèves de fin de cycle primaire, où une partie des compétences de base semble encore difficile à maîtriser.

Un enjeu national pour l’avenir des élèves

Ces résultats soulignent l’importance de consolider les compétences fondamentales dès le primaire. Si des progrès sont observés dans les petites classes, la continuité des efforts est essentielle pour que les élèves puissent entrer au collège avec des bases solides, indispensables à leur réussite académique et à leur développement personnel.

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SOURCE : LE PARISIEN