Excellence académique : cpge et écoles de management réunies pour réfléchir au continuum

Les classes préparatoires et les écoles de management se sont réunies le 17 janvier 2025 pour une réflexion sur l’avenir de la filière. Cet événement, organisé par l’APHEC et le cabinet Headway Advisory, a permis d’explorer des évolutions liées à la transition écologique et à l’intelligence artificielle dans les enseignements. Une table ronde dédiée à "l’excellence académique mondiale" a clôturé la journée, avec des interventions de professionnels venant d’Inde, de Chine, des États-Unis et d’Espagne, qui ont présenté les processus de sélection menant les lycéens vers des formations d’élite.
Pas de "déclin" des classes préparatoires
Selon Alain Joyeux, président de l’APHEC, les classes préparatoires économiques et commerciales connaissent une dynamique positive, marquée par une augmentation des effectifs depuis deux ans. "Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de déclin absolu, mais des fluctuations cycliques", explique-t-il, en soulignant l’importance de laisser le temps aux réformes pour être comprises.
Cette progression est attribuée en partie à des initiatives comme le plan de communication #Preparetoi lancé en 2023, ou encore le certificat "Arts libéraux" instauré en 2024 pour valoriser les compétences transversales acquises en CPGE.
Delphine Manceau, directrice générale de Neoma Business School, partage cet optimisme, annonçant une hausse de 5 % des inscrits au concours Ecricome 2025 : "Les prépas attirent toujours. C’est dans ces périodes favorables qu’il faut impulser des évolutions."
Quelques chiffres de la rentrée 2024
Les effectifs des classes préparatoires continuent de croître. En première année ECG, ils ont augmenté de 2 % avec 7 935 étudiants inscrits, tandis que la deuxième année enregistre une hausse de 6 %, atteignant 7 632 étudiants. Les mathématiques appliquées, combinées à la spécialité ESH, demeurent très populaires, avec 2 699 étudiants en première année (+4 %).
Les défis du continuum prépas-grandes écoles
Une table ronde a exploré les enjeux des filières d’excellence en France et à l’international. Frank Bournois, vice-président de Ceibs, a évoqué l’urgence pour les systèmes éducatifs de s’adapter à l’obsolescence rapide des connaissances. "Le modèle prépas-grandes écoles doit intégrer les nouvelles technologies, encourager l’interdisciplinarité et renforcer ses liens avec les entreprises", précise-t-il.
Alain Joyeux insiste également sur le rôle des classes préparatoires dans la formation intellectuelle et la transmission de valeurs humanistes. Cependant, il déplore la rigidité du système, qui freine les initiatives innovantes.
Rigueur académique et formation face à l’incertitude
Bernard Ramanantsoa, ancien directeur général d’HEC Paris, souligne que la rigueur académique et la capacité à inspirer les élèves sont des éléments clés des systèmes d’excellence à travers le monde. Il pointe toutefois des différences, notamment sur la gestion du stress et de la santé mentale, où la France est "dans une position intermédiaire".
Exemples internationaux : Inde, Chine, États-Unis et Espagne
Roland Lardinois décrit un système éducatif indien marqué par une forte sélectivité, où les concours attirent des millions de candidats pour quelques milliers de places dans les grandes écoles d’ingénieurs.
En Chine, le Gaokao joue un rôle central, avec un système hautement compétitif pour l’accès aux masters. Barbara Grandiaux, de Campus France Chine, explique que les récentes réformes visant à alléger la pression scolaire n’ont pas atteint leurs objectifs.
Aux États-Unis, Agathe Mezzadri-Guedj met en lumière les avantages et les dérives d’un système plus souple mais coûteux, tandis qu’en Espagne, Jean Bastianelli insiste sur l’importance des notes dans le processus de sélection universitaire.
Écologie, diversité, attractivité : des pistes pour l’avenir des prépas
Lors des ateliers du 17 janvier, plusieurs propositions ont émergé :
- IA : intégrer un cycle de formation spécifique et un référentiel de compétences.
- diversité sociale : informer dès le lycée sur les CPGE et valoriser l’expérience étudiante.
- transition écologique : formaliser un référentiel RSE et aligner les programmes des écoles.
- santé mentale : repenser les interactions avec les parents et renforcer l’accompagnement des étudiants.
- attractivité : proposer des stages, des journées d’immersion et réévaluer le rôle des mathématiques approfondies.
Ces pistes visent à moderniser la filière tout en préservant ses valeurs fondamentales.

SOURCE : AEF INFO

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