Face à la "malédiction des maths", l'insoluble équation des ministres de l'Education nationale

Les résultats de l’enquête Timss mettent en lumière les lacunes persistantes des élèves français en mathématiques

Les résultats de l’enquête internationale Timss de 2023 viennent une nouvelle fois souligner les difficultés des élèves français en mathématiques. Cette étude évalue les compétences des élèves dans le monde, en particulier en mathématiques et en sciences. Et pour la France, le verdict est sans appel : les élèves de CM1 et de quatrième figurent parmi les plus faibles de l’Union européenne. Cette situation est devenue une véritable source de préoccupation pour les responsables politiques successifs, et un casse-tête pour le ministère de l'Education nationale.

Un rituel bien établi avant la publication des résultats internationaux

Avant chaque annonce des résultats d’enquêtes internationales, le ministère de l’Education nationale organise un point presse pour tenter de désamorcer les critiques. Cette année, à l’occasion de la publication des résultats de Timss, le ministère a déclaré : "Gardons-nous de tout triomphalisme, mais, après la baisse régulière enregistrée ces dernières années, les résultats se sont stabilisés." Cependant, même cette stabilisation ne masque pas les graves lacunes des élèves français, qui restent toujours en bas du classement en comparaison avec leurs homologues européens. Ce constat est particulièrement frappant pour des pays dont les systèmes éducatifs sont souvent perçus comme moins performants que celui de la France.

Une situation qui dure et inquiète les experts

Cette "malédiction des maths", qui pèse sur les élèves français depuis des années, est devenue un problème récurrent pour les ministres de l'Education nationale qui se sont succédé. Chaque nouveau titulaire du poste se trouve confronté à une équation difficile à résoudre. Pierre Mathiot, spécialiste de la réforme de l’éducation et architecte de la réforme du bac et du lycée, souligne que la prise de conscience de la gravité de la situation remonte à environ dix ans. C'est à ce moment-là que les responsables ont pris conscience que même les élèves les plus performants, ceux destinés à devenir la future élite du pays, étaient touchés par cette crise des mathématiques.

Une mission confiée à Cédric Villani pour réformer l'enseignement des maths

L’une des premières initiatives significatives a eu lieu en 2017, sous la direction de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Education nationale. Ce dernier a confié à Cédric Villani, mathématicien et médaille Fields, ainsi qu’à Charles Torossian, inspecteur général de l’Education nationale et expert en mathématiques, une mission visant à réformer l’enseignement des mathématiques en France. Leur rapport, qui a eu une grande influence, proposait de repenser la manière dont les mathématiques étaient enseignées, avec une approche plus moderne et dynamique, afin de mieux préparer les élèves aux défis contemporains dans cette discipline.

Des réformes et des perspectives d'avenir

Les réformes initiées par Jean-Michel Blanquer, et relayées par ses successeurs, ont permis d’engager un certain nombre de changements dans les programmes scolaires, mais les résultats restent décevants. Les ministres successifs semblent se retrouver face à un défi complexe : comment améliorer la situation sans toucher à la structure du système éducatif, tout en prenant en compte les évolutions nécessaires pour répondre aux besoins des élèves et du monde professionnel ?

En conclusion, les mathématiques continuent de poser problème à l’école française. Malgré plusieurs tentatives pour réformer et moderniser l’enseignement, les résultats restent préoccupants. Le défi reste immense, et il semble que la "malédiction des maths" soit loin d’être levée, malgré les efforts engagés pour y remédier. Les ministres de l'Education nationale doivent continuer de chercher des solutions durables pour résoudre cette équation insoluble et offrir à chaque élève les outils nécessaires pour réussir dans cette discipline fondamentale.

SOURCE : L'EXPRESS