Face aux difficultés du secteur de l’aide sociale à l’enfance, développer la formation est une priorité

Alors que le nombre de jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) ne cesse d’augmenter et que leurs besoins deviennent plus complexes, un rapport a été remis par Olivier Sichel, directeur de la Banque des territoires, le 7 janvier 2025. Ce document, adressé à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, et Florence Dabin, présidente du GIP "France enfance protégée", propose plusieurs mesures, notamment le renforcement de la formation des professionnels de l’ASE. Ces actions incluent l’utilisation de "Mon compte formation" et le développement de l’apprentissage.
Une hausse des besoins et des profils diversifiés
Au 31 décembre 2022, 381 000 jeunes étaient concernés par une mesure d’aide sociale à l’enfance, soit une augmentation de 40 % depuis 1998. Cette situation met en lumière des lacunes dans le dispositif : 3 355 enfants sous mesure de placement vivent toujours dans leur foyer familial faute de places adaptées, et plus de 75 % des juges des enfants déclarent avoir renoncé à des décisions de placement en raison de ce manque.
Dans une lettre de mission datée du 20 juin 2024, Olivier Sichel a été chargé de trouver des solutions sur quatre axes : le parc immobilier, la formation, les services numériques et l’accès aux droits des jeunes. Parmi les constats formulés, le rapport insiste sur l’évolution des besoins et la nécessité de compétences nouvelles pour accompagner les jeunes et leurs familles dans des situations toujours plus complexes.
Investir dans la formation des professionnels
Parmi les vingt recommandations du rapport, cinq concernent la formation. Le secteur fait face à un manque de formation continue, aggravé par des contraintes financières et une pénurie de personnel. Les employeurs privilégient souvent des formations courtes et à distance, ce qui ne répond pas toujours aux besoins.
La première proposition est d’investir dans les organismes de formation existants. L’objectif est d’élargir leur offre, de moderniser leurs infrastructures et d’intégrer des méthodes pédagogiques innovantes, notamment numériques. Toutefois, identifier les structures éligibles à un tel investissement reste un défi.
Créer une plateforme commune pour les professionnels
Le rapport propose également de créer une plateforme en ligne mutualisée. Celle-ci offrirait un socle commun de formations, un accès à des ressources partagées et des espaces d’échange de bonnes pratiques. En intégrant "Mon compte formation", cette plateforme pourrait proposer des contenus variés, allant de modules gratuits à des formations payantes, afin de répondre aux besoins des professionnels du secteur.
Encourager les cofinancements
Une autre mesure consiste à mieux utiliser la plateforme "Mon compte formation" pour développer les formations dans le secteur de l’ASE. Actuellement peu présentes sur cet outil, ces formations pourraient bénéficier de cofinancements par les collectivités territoriales ou les employeurs. Cela permettrait de renforcer les compétences des salariés tout en rendant la filière plus attractive.
Le rapport recommande également d’intégrer les métiers de l’ASE dans le programme "Compétences et métiers d’avenir" de France 2030. L’objectif est de structurer davantage la filière et de renforcer les financements pour les formations.
Développer l’apprentissage
Enfin, le développement de l’apprentissage est présenté comme une solution essentielle mais encore sous-exploitée. Des obstacles financiers, organisationnels et structurels freinent sa mise en œuvre. Pourtant, un effort collectif pour promouvoir l’apprentissage pourrait pallier le manque d’attractivité de ces métiers et rajeunir les effectifs.
Pour y parvenir, le rapport insiste sur la nécessité d’un soutien financier massif. Celui-ci permettrait de couvrir les salaires des apprentis, de remplacer les maîtres d’apprentissage et d’adapter les centres de formation aux besoins spécifiques des employeurs.
Une mobilisation nécessaire pour l’avenir
Face aux défis croissants du secteur de l’aide sociale à l’enfance, ce rapport souligne l’urgence d’une mobilisation collective. Renforcer la formation et l’apprentissage apparaît comme une étape essentielle pour répondre aux besoins des jeunes et garantir un accompagnement de qualité.

SOURCE : AEF INFO

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