Face à la baisse démographique, le rectorat de Paris envisage de nouvelles organisations scolaires

Le 10 octobre 2024, le recteur de Paris, Bernard Beignier, a déclaré : "Un jour ou l’autre, il faudra s’interroger sur le nombre d’écoles à Paris." Cette déclaration fait écho à la baisse démographique persistante dans la capitale, et le recteur souhaite "se projeter et réfléchir" sur l'organisation scolaire pour les dix prochaines années. Parmi ses idées, il envisage des regroupements entre écoles et collèges pour établir un modèle d'"école du socle", ainsi que la création de nouvelles cités scolaires et de lycées polyvalents. Il entend également enrichir l'offre éducative, notamment en matière de langues étrangères.

Lors d'une conférence de presse, Bernard Beignier a souligné la baisse continue des effectifs scolaires à Paris, qui a perdu plus de 2 000 élèves dans le premier degré cette année. Il affirme qu'il est nécessaire de s'interroger sur le nombre d'écoles dans la capitale, notant que la fermeture de classes ne doit pas être la seule solution, car une école avec moins de quatre classes ne permet pas une gestion adéquate par le directeur.

Le recteur souhaite travailler avec la mairie de Paris et le personnel éducatif pour anticiper et préparer l'organisation scolaire de la prochaine décennie. "Nous devons trouver des moyens d'améliorer notre fonctionnement et de diversifier notre offre éducative. Transformons cette faiblesse numérique en force qualitative", insiste-t-il. Il projette un rapprochement des différents niveaux d'enseignement pour éviter les ruptures dans le parcours des élèves.

Vers une "école du socle" et l'ouverture de lycées polyvalents

Le rectorat envisage également des rapprochements entre écoles et collèges dans le cadre d'un projet d'"école du socle". Un canevas a été élaboré, et les modalités ont été présentées aux enseignants, notamment aux inspecteurs de l'éducation nationale (IEN) du premier degré. "Nous allons d'abord tester ce modèle sur un site pilote, qui servira d'exemple pour d'autres projets d'école du socle", précise Christelle Gautherot, directrice académique des services de l'éducation nationale (Dasen) du premier degré à Paris.

Un des axes principaux de ce projet concerne le personnel éducatif, avec l'objectif de favoriser la coopération entre les enseignants d'écoles et de collèges, afin de faciliter la transition entre le premier et le second degré.

La loi "Blanquer" de 2019 avait initialement prévu la création d'établissements publics des savoirs fondamentaux, mais ce dispositif avait été écarté face aux réticences des directeurs d'école. Cependant, le recteur Bernard Beignier souligne que le code de l'éducation offre des opportunités pour tester cette nouvelle organisation.

Dans le second degré, le rectorat souhaite développer davantage de cités scolaires, qui regroupent déjà une vingtaine de collèges et lycées à Paris, ainsi que créer davantage de lycées polyvalents. "Nous ne capitalisons pas suffisamment sur les synergies créées dans ces établissements qui accueillent des jeunes de divers âges et filières", souligne Bernard Beignier.

Enfin, pour tous les niveaux scolaires, l'académie de Paris souhaite enrichir l'enseignement des langues étrangères. "Nous avons la chance à Paris de bénéficier d'un environnement linguistique riche et varié, et il est essentiel que les élèves en profitent", conclut Bernard Beignier.

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SOURCE : AEF INFO