Favoriser la coopération à l’école pour combattre l’échec scolaire

Pour contrer le fléau persistant de l'échec scolaire, qui touche de manière significative certaines couches sociales, diverses équipes enseignantes expérimentent des pratiques pédagogiques alternatives, parfois qualifiées de "différentes", et constatent des résultats prometteurs.
Dans son ouvrage "Comprendre et combattre l'échec scolaire - L'articulation entre pédagogies et didactiques" (publié par les éditions Berger-Levrault), Yves Reuter explore ces approches, en se concentrant notamment sur les pratiques coopératives. Dans cet extrait, il en expose les avantages tout en soulignant les conditions nécessaires pour éviter que de bonnes intentions ne débouchent sur des dysfonctionnements.
Coopération et apprentissages
Améliorer le climat : Les pratiques coopératives contribuent à instaurer un environnement propice à l'apprentissage en réduisant les tensions entre élèves, souvent exacerbées par la compétition. En favorisant le travail en commun et l'intégration au sein de divers groupes, de la binôme à la classe entière, ces pratiques offrent des opportunités d'apprentissage variées et inclusives.
Sécuriser les apprentissages : La coopération entre élèves crée un cadre moins stressant pour les apprentissages. Contrairement à la compétition, la coopération favorise la solidarité et permet aux élèves de s'entraider pour comprendre et assimiler les contenus.
Incarnation de l'interaction dans l'apprentissage : Les pratiques coopératives reflètent la nature interactive des apprentissages, où l'échange avec les autres est essentiel. Les interactions entre pairs peuvent conduire à une meilleure maîtrise des contenus, en offrant aux élèves la possibilité de recevoir des explications adaptées à leur niveau de compréhension et en les encourageant à expliquer à leur tour, ce qui nécessite une réflexion approfondie sur les contenus enseignés.
Stimulation des conflits socio-cognitifs : Certaines pratiques coopératives favorisent la confrontation des perspectives, entraînant ainsi une réflexion sur ses propres représentations et pratiques. En suscitant des questionnements et en encourageant la prise en compte des points de vue des autres, elles contribuent à un décentrement des perspectives et à un enrichissement de la réflexion.
Incarnation de la dimension sociale des apprentissages : La coopération favorise la construction des apprentissages comme des processus sociaux inclusifs, en tenant compte des valeurs et des pratiques des élèves, notamment ceux issus de milieux défavorisés. En encourageant l'entraide et la solidarité, elle offre aux élèves une expérience collective valorisante.
Coopération et enseignement
Développement des compétences d'enseignement : Des dispositifs tels que le coenseignement peuvent renforcer la formation des enseignants en encourageant la réflexion sur leurs pratiques partagées. Ils permettent également une meilleure analyse des difficultés rencontrées par les élèves et favorisent une collaboration constructive entre enseignants.
Effets de la coopération des enseignants : La coopération entre enseignants peut avoir des effets positifs, tels qu'un sentiment d'implication et d'efficacité accru, une réduction du stress et une plus grande satisfaction professionnelle.
Coopération et familles
Coopération des parents : La mise en place d'un collectif de parents peut faciliter les interactions entre eux et favoriser l'entraide. En partageant informations et ressources, les parents peuvent contribuer à soutenir la réussite scolaire de tous les élèves.
Quelques principes de travail
L'apprentissage de la coopération : Les pratiques coopératives nécessitent un apprentissage, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Il est essentiel de consacrer du temps à cet apprentissage afin de garantir son efficacité.
Le fonctionnement coopératif du travail : Certains principes doivent être respectés pour assurer le bon fonctionnement du travail coopératif, tels que la rotation des tâches, des modalités de contrôle équilibrées et une composition des groupes favorisant l'inclusion et la mixité.
Donner sens à la coopération : Il est important que les élèves perçoivent les bénéfices de la coopération et en comprennent la pertinence pour leur apprentissage.
Des freins possibles : Certains freins, tels que les injonctions ministérielles ou les angoisses liées à l'image traditionnelle du "bon professeur", peuvent entraver la mise en place de pratiques coopératives. Il est nécessaire de les identifier et de les surmonter pour favoriser leur adoption.

SOURCE : https://theconversation.com/favoriser-la-cooperation-a-lecole-pour-combattre-lechec-scolaire-224573?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%204%20avril%202024%20-%202926829728&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%204%20avril%202024%20-%202926829728+CID_67c0f78c995e48c134b0e42053c9f4da&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Favoriser%20la%20coopration%20%20lcole%20pour%20combattre%20lchec%20scolaire

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