France compétences examine les espaces intermédiaires

Deux outils au service d’une alternance intégrée
Organisation de situations de travail reconstituées ou simulées (STRS), appui à l’analyse réflexive des situations de travail (AARST) : deux dispositifs qualifiés « d’espaces intermédiaires » (EI) mobilisables par les organismes de formation (OF) pour aider les apprenants à relier la théorie et la pratique. Dans une étude récente, France compétences en analyse les bénéfices, mais aussi les freins à leur mise en œuvre, parmi lesquels le manque de personnel formé.
Publiée le 27 mai 2025, cette étude identifie ces dispositifs comme des leviers pour renforcer l’intégration des apprentissages dans les parcours en alternance. Leur objectif : favoriser une interaction enrichissante entre savoirs académiques et gestes professionnels, au sein même du centre de formation.
Deux types d’action au cœur de l’analyse
Disponible sur le site de France compétences, la note d’étude n°13 (mai 2025) porte sur deux formats d’action :
- les situations de travail reconstituées ou simulées (STRS)
- l’appui à l’analyse réflexive des situations de travail (AARST)
L’étude s’appuie sur des cas concrets pour identifier les conditions favorables ou défavorables à leur intégration, tout en explorant les potentiels d’apprentissage qu’ils permettent d’activer.
S’acculturer aux activités du métier
Première conclusion : la majorité des organismes de formation mettent en œuvre au moins un de ces dispositifs, selon des modalités variables. Les apprenants en perçoivent les bénéfices, mais plusieurs freins limitent leur déploiement. Coût, profils des bénéficiaires, contraintes organisationnelles, cadre réglementaire ou culture professionnelle sont autant de facteurs bloquants.
Parmi ces outils, les STRS – qu’il s’agisse d’ateliers pratiques, de projets individuels ou collectifs, de jeux de rôles, ou encore de dispositifs immersifs – permettent aux jeunes de s’entraîner dans un cadre protégé, sans pression de production. Ces expériences préparent l’entrée en entreprise en familiarisant les apprenants aux réalités du métier visé.
Des limites liées à l’encadrement
Cependant, l’étude souligne une forme d’insatisfaction de la part des apprenants lorsque l’encadrement manque de disponibilité ou se limite à l’opérationnel, sans aller jusqu’à expliciter les mécanismes cognitifs ou les fondements théoriques associés à l’action.
Un manque de compétences pour l’analyse réflexive
Concernant l’AARST, celui-ci peut être intégré à différents moments du parcours : durant les retours d’expérience organisés après les périodes en entreprise, ou en complément des STRS. Ce temps d’analyse, apprécié pour ses vertus pédagogiques, favorise la prise de recul, le partage d’expérience, et la mise en perspective entre savoirs académiques et situations professionnelles.
Mais là aussi, l’étude met en lumière un frein structurel : l’absence d’acteurs compétents capables de mettre en œuvre et d’animer ces démarches. Un AARST ne peut remplir son rôle que si les formateurs sont à l’aise à la fois avec le contenu disciplinaire et les réalités du métier.
Vers une logique plus intégrée de l’alternance
En conclusion, France compétences insiste sur la nécessité de faire émerger des acteurs dits “frontière” dans les centres de formation : des professionnels capables d’aider les apprenants à faire le lien entre la théorie et la pratique, pour éviter de leur en laisser seuls la charge. La mise en place des espaces intermédiaires, si elle reste inégale aujourd’hui, représente une piste prometteuse pour une alternance plus intégrée, cohérente et pédagogique.

SOURCE : AEF INFO

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