Groupes de niveau : l’Inspection générale de l’Éducation nationale dresse un bilan

Un premier bilan contrasté pour les groupes de besoin
Un rapport publié ce mardi 17 juin par l’Inspection générale de l’Éducation nationale livre un premier bilan des groupes de besoin.
Ces groupes de niveau, créés pour adapter l’enseignement du français et des mathématiques au niveau des élèves, ont été instaurés à la rentrée 2024 en classes de 6e et 5e. Mais d’après le rapport de l’IGESR, leur déploiement a rencontré plusieurs difficultés : forte opposition syndicale, manque de temps d’organisation, ressources humaines et matérielles insuffisantes.
L’enquête menée dans 39 collèges répartis sur huit académies met en évidence des disparités fortes entre les établissements. Beaucoup se heurtent à un manque de locaux, de professeurs ou de remplaçants. Le rapport souligne également la quasi-absence de mobilité entre les groupes, pourtant prévue pour permettre une certaine souplesse.
Les élèves les plus fragiles restent peu soutenus
Sur le plan pédagogique, les inspecteurs estiment que les résultats sont décevants. Si le dispositif a permis d’identifier plus efficacement les élèves en grande difficulté, il n’a pas permis de combler ces lacunes. “Les élèves les plus fragiles, à forts besoins, n’ont clairement pas bénéficié des avancées attendues”, précise le rapport, qui alerte sur un “risque majeur de creusement des écarts” entre les élèves. Ce décalage pourrait poser problème lors du retour en classe entière en début de 4e. Le ministère tempère ce constat, considérant qu’il est encore “trop tôt” pour évaluer pleinement les effets du dispositif.
Des ajustements prévus pour la rentrée prochaine
Malgré les critiques, Élisabeth Borne souhaite maintenir les groupes de niveau à la rentrée 2025. D’après France Info, dans une note aux recteurs, la ministre préconise plusieurs ajustements : cibler davantage les compétences travaillées, éviter de regrouper des élèves aux profils trop éloignés (par exemple un élève allophone avec un élève perturbateur) et favoriser le retour dans la classe de référence dès que les acquis sont consolidés. La ministre insiste aussi sur l’importance de ne pas systématiser ces groupes sur toutes les heures de français et de mathématiques et préconise davantage d’autonomie pour les chefs d’établissement.
Une forte opposition syndicale qui demande l’arrêt du dispositif
Les syndicats, eux, dénoncent vivement le dispositif. Pour Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, c’est un “échec cinglant”. Selon elle, ce rapport “confirme toutes nos analyses sur les effets délétères des groupes de niveaux”, fustige une “désorganisation” et alerte sur “le risque de creusement des inégalités”. Elle demande un “coup d’arrêt définitif” au “choc des savoirs”. Un nouveau bilan, plus quantitatif, est attendu à l’automne après le retour d’expérience de 1 500 collèges. D’autres décisions pourraient alors suivre, selon le ministère.

SOURCE : Vousnousils

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