Ia, femmes, recentrage de l’enseignement supérieur : les propositions du front économique en matière de formation

Le front économique, groupe de réflexion créé par le Medef et des économistes en vue de l’élection présidentielle de 2027, a présenté le 29 août 2025 ses propositions "pour en finir avec le contretemps français". Trois concernent directement la formation professionnelle initiale et continue : le développement des compétences en intelligence artificielle, l’orientation des jeunes filles vers les filières scientifiques et techniques et la valorisation des formations garantissant un débouché professionnel.
Développer massivement les compétences en intelligence artificielle
Selon le front économique, difficile d’avancer des pistes de réussite pour la France sans aborder la formation. Parmi les 35 recommandations présentées le 29 août à l’institut Rexecode par Patrick Martin, président du Medef, trois concernent spécifiquement la formation.
Dans le cadre du premier "renversement", il est question de "déployer l’IA dans le tissu économique français, en formant 300 000 personnes par an" (recommandation 4).
Outre les jeunes en formation initiale, "100 000 salariés pourraient être formés par des 'Tech Academies' adossées aux CCI et aux pôles de compétitivité, proposant des montées en compétences, du mentorat et des formations de dirigeants aux applications concrètes de l’IA."
Le groupe de réflexion a chiffré l’impact potentiel : une augmentation de la productivité du travail de 20 % pour l’ensemble des 300 000 bénéficiaires chaque année (soit 10 % des personnes en emploi au bout de 10 ans). Résultat attendu : un PIB relevé de 2 points à moyen terme, pour un coût estimé de 1,5 milliard d’euros par an (5 000 € par personne formée).
Former 50 000 femmes de plus par an dans les métiers scientifiques et techniques
Afin de "refaire de la France un leader européen de l’innovation", le front économique recommande de "former 50 000 femmes scientifiques, ingénieures ou techniciennes supplémentaires chaque année". L’objectif est de concentrer les efforts sur l’orientation des jeunes filles vers ces métiers.
Cette orientation est jugée "la politique publique la plus efficiente pour accroître la productivité, le taux d’emploi et les capacités d’innovation, notamment dans l’industrie".
Pour atteindre la parité dans toutes les filières scientifiques (écoles d’ingénieurs, cycles universitaires, IUT, CPGE scientifiques), il faudrait intégrer 75 000 femmes par an en filières STEM, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.
En parallèle des dispositifs existants, l’éducation nationale pourrait généraliser la présentation, par des femmes scientifiques ou ingénieures, de leurs carrières et parcours d’études lors de visites dans les collèges et lycées.
Le collectif estime que parvenir à la parité hommes-femmes dans l’innovation ferait passer la croissance annuelle de productivité de 1 % à 1,8 %, soit un gain de 22 milliards d’euros de PIB et 10 milliards de recettes fiscales par an.
Recentrer l’enseignement supérieur sur l’insertion professionnelle
Le deuxième "renversement" passerait notamment par un recentrage de l’enseignement supérieur sur des parcours lisibles et tournés vers l’insertion professionnelle, en modulant les financements publics selon les débouchés effectifs (recommandation 24).
Selon le front économique, "il est d’abord nécessaire de valoriser les formations assurant un débouché professionnel, y compris les plus courtes, et de créer des passerelles entre formations générales et professionnelles comme en Suisse." Ainsi, les financements publics devraient dépendre du taux de réussite aux diplômes et d’insertion professionnelle, mesuré à 12 mois et supérieur à 50 % sur deux promotions consécutives (hors poursuite ou abandon).
Dans un second temps, une refonte des formations pourrait être lancée, sur la base d’une transparence totale des résultats (taux de réussite, taux d’abandon, taux d’insertion à 6 et 12 mois), des données fournies par les branches sur l’évolution des métiers, et d’une coresponsabilité entre branches professionnelles et certificateurs pour définir les référentiels d’activité, de compétences, d’évaluation et de formation.
Pour le collectif, il est également nécessaire de rapprocher l’enseignement professionnel des entreprises. Celles-ci devraient être davantage présentes dans les conseils d’administration des lycées professionnels et dans la transition formation-emploi de la dernière année d’études.

SOURCE : AEF INFO

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