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ÉDUCATION
7
February 2025

L’IA générative Albert, un pas de plus vers la souveraineté numérique dans la fonction publique française

Depuis son lancement il y a plus d’un an, l’intelligence artificielle générative Albert, développée par l’État français, s’intègre progressivement dans les services publics. Préparée à une généralisation dès 2025, malgré certaines résistances et critiques, Albert devient un outil incontournable pour la transformation numérique de la fonction publique.

Jeudi prochain, le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, dévoilera sa feuille de route pour l’IA, quelques jours avant le sommet international sur cette technologie prévu pour les 10 et 11 février.

Conçu au sein de la direction interministérielle du numérique (Dinum), Albert repose sur des logiciels ouverts pour garantir une indépendance vis-à-vis des technologies étrangères, souligne Pierre Pezziardi, conseiller à la Dinum. Il précise que la souveraineté est un enjeu clé, surtout dans le contexte géopolitique actuel, afin de maîtriser les données sensibles.

Un déploiement progressif dans les services publics

Albert a été déployé en priorité dans les maisons France Services, où des conseillers volontaires aident les citoyens dans leurs démarches administratives. Ce déploiement permet aux agents de consulter une base de connaissances fiable et de générer des réponses en lien avec des sources officielles, explique Ulrich Tan, responsable du Datalab de la Dinum. Aujourd’hui, 48 maisons France Services réparties sur sept départements bénéficient de cet outil.

L’IA est également utilisée sur la messagerie sécurisée de l’État, Tchap, pour générer des réponses automatiques sur la plateforme Service Public +, tout en maintenant une supervision humaine : l’agent est responsable de la publication et peut amender la réponse.

Albert est plus largement une interface de programmation (API) lancée en 2023, permettant aux administrations de développer leurs propres produits d’intelligence artificielle en s’appuyant sur les algorithmes et la puissance de calcul d’Albert. L’objectif est d’abaisser les barrières à l’entrée pour faciliter l’adoption de cette technologie au sein des services publics.

Plusieurs ministères, dont celui des Douanes, de la Culture et de la Gendarmerie, ont déjà intégré Albert dans leurs activités. Un exemple notable est le projet Compar:IA, un comparateur de réponses générées par différents modèles d’IA, conçu par Lucie Termignon du ministère de la Culture pour objectiver les biais culturels et diversifier les modèles utilisés.

Des résistances et critiques sur le terrain

Cependant, Albert n’a pas encore convaincu tous les services de l’État. La direction générale des Finances publiques a choisi de développer sa propre IA plutôt que d’adopter Albert, craignant que l’outil ne réponde pas à ses exigences, notamment en matière de données fiscales. Selon Benjamin Gandouin, du syndicat Solidaires Finances Publiques, certains agents ayant utilisé Albert dans les maisons France Services ont trouvé que les résultats étaient moins pertinents que ceux obtenus via une simple recherche Google. Il critique également le déploiement de l’outil, jugé trop top-down, sans accompagnement suffisant ni formation pour les conseillers.

Alexandre Bataille, de la CFDT Fonction publique, met en avant un autre problème : au lieu de réduire les tâches chronophages, l’utilisation d’Albert pourrait entraîner une surcharge de travail avec des listes d’anomalies à traiter, intensifiant ainsi les tâches répétitives et la gestion de clics.

Albert atteint environ 65 % de pertinence, ce qui est comparable aux performances des meilleurs modèles de langage actuels, mais avec une forte variabilité, note Yann Ferguson, sociologue du travail à l’Inria. Bien qu'il existe des moments où l'IA fonctionne parfaitement, des "hallucinations" (erreurs de l’IA) surviennent parfois, ce qui inquiète les utilisateurs.

Les fonctionnaires expriment également des craintes quant à l’automatisation de plus en plus poussée, qui pourrait conduire à des réductions de personnel et à une déshumanisation des tâches. Le risque est que l’IA devienne un outil de gestion, au détriment du rôle des agents publics.

Vers une généralisation en 2025

Malgré ces défis, Albert est déjà utilisé par plus de 25 administrations, et l’objectif d’ici 2025 est de déployer cette technologie à l’échelle de l’ensemble des services de l’État. France continue de pousser pour rendre l’IA générative Albert plus accessible et performante dans l’administration publique, avec l’ambition de renforcer la souveraineté numérique du pays tout en améliorant l’efficacité des services publics.

SOURCE : L'EXPRESS

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