Il faut amener plus d’élèves ingénieurs vers le doctorat (rapport Pommier-Lazarus)

"Augmenter la part des ingénieurs qui poursuivent en doctorat" est l’un des objectifs fixés par le rapport sur la reconnaissance du doctorat dans les entreprises et la société, remis aux ministres Patrick Hetzel et Marc Ferracci le 5 novembre 2024. Les auteurs du rapport, Sylvie Pommier et Xavier Lazarus, font deux propositions principales : "développer des parcours pré-doctoraux pour les élèves ingénieurs" et "faciliter la mise en relation des élèves ingénieurs avec l’écosystème national de recherche" au moyen d’un annuaire, en préfigurant une future plateforme nationale pour le doctorat.
Parcours pré-doctoraux pour les élèves ingénieurs
Sylvie Pommier, ancienne présidente du RNCD et actuellement chargée de mission sur le doctorat à la Dgesip-DGRI, et Xavier Lazarus, managing partner du fonds Elaia, proposent de "développer des parcours pré-doctoraux pour les élèves ingénieurs (type PhD tracks)", coordonnés entre écoles d’ingénieurs, universités et organismes de recherche.
Pour ce faire, le rapport suggère d’abord de "définir un indicateur du taux de poursuite en doctorat des ingénieurs dans le contrat entre le MESR et les écoles publiques, afin d’intégrer également les ingénieurs qui s’engagent dans la préparation d’un doctorat après quelques années d’expérience professionnelle". Il est proposé que les écoles d’ingénieurs, par exemple, communiquent auprès de leurs diplômés travaillant en R&D pour les informer des possibilités de poursuite en doctorat et de financement. Elles pourraient aussi les aider à trouver un laboratoire d’accueil.
Les parcours pré-doctoraux, coordonnés entre écoles d’ingénieurs, universités et organismes de recherche, pourraient s’inspirer des EUR (écoles universitaires de recherche). Cela permettrait de proposer un programme de formation prédoctorale autour de thématiques de recherche répondant aux grands défis de société, tout en étant inscrit dans les axes de formation des écoles, en lien avec les acteurs économiques et les laboratoires académiques, et ayant une forte dimension internationale.
Ces parcours pourraient aussi faciliter l’obtention de double diplômes ingénieur & master, en mobilisant des partenariats avec des universités en France ou à l’étranger, afin d’offrir aux élèves des diplômes reconnus internationalement pour la poursuite en doctorat.
Le sujet des gratifications
Le rapport aborde également la question des gratifications. Il appelle à "lever certaines barrières" qui freinent actuellement l’orientation des élèves ingénieurs vers un doctorat. Il est souligné que le niveau de gratification des stages en laboratoire académique, étape obligatoire pour la poursuite en doctorat, est bien inférieur en France (environ 650 € par mois) comparé à celui des stages de fin d’étude en entreprise.
Pour rendre cette orientation plus attractive, le rapport propose un programme de bourses de recherche pour les élèves sélectionnés pour le parcours pré-doctoral, financé par les entreprises partenaires et soutenu par l’État. Cela permettrait non seulement de rendre ces parcours plus attrayants, mais aussi de combler l’écart de rémunération entre les stages en laboratoire académique et ceux en entreprise si cette bourse est cumulable avec la gratification de stage.
Mise en relation des élèves ingénieurs avec l’écosystème de recherche
La seconde proposition du rapport pour augmenter la part des ingénieurs poursuivant en doctorat est de faciliter la mise en relation des élèves ingénieurs avec l’écosystème national de recherche. Le rapport suggère de constituer, avec les écoles doctorales, un annuaire national des personnes pouvant diriger des thèses, incluant leurs thématiques de recherche, leurs unités de recherche et leurs écoles doctorales, ainsi que les sujets de thèses proposés. Cette plateforme devrait aussi être accessible aux étudiants français et étrangers, ainsi qu’aux entreprises, pour faciliter les connexions avec les laboratoires et les directeurs de thèses.
Cette plateforme nationale pour le doctorat permettrait d’accéder à des informations sur les offres de sujets de thèse, les financements, ainsi que les modalités de sélection des candidats, en lien avec les écoles doctorales, laboratoires et universités délivrant le doctorat.
Penser l’information pour qu’elle soit "attractive"
Enfin, le rapport souligne que pour amener davantage d’ingénieurs vers la recherche, "l’information doit être pensée pour être attractive". Cela concerne non seulement les élèves ingénieurs, mais aussi les étudiants en classes préparatoires, en premier cycle, et même les lycéens. Il est précisé que l’information devrait être centrée non pas sur les structures des chercheurs, mais sur les grands projets et défis de recherche, qu’ils soient scientifiques ou sociétaux, afin de capter l’attention des étudiants à un stade précoce de leur formation.

SOURCE : AEF INFO

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