L’intelligence artificielle ne remplacera pas les scientifiques

L'intelligence artificielle ne remplacera pas les scientifiques, affirme Chloé-Agathe Azencott, professeure de machine learning à l’École des mines de Paris et lauréate du prix de la jeune ingénieure en intelligence artificielle en 2021. Elle souligne que l'IA est un outil précieux pour la recherche scientifique, mais insiste sur l'importance de maintenir un regard critique à son égard.
Les récentes avancées en intelligence artificielle sont principalement attribuées à l'apprentissage automatique, une discipline qui associe la puissance de calcul des ordinateurs à d'énormes volumes de données pour ajuster les paramètres d'un modèle statistique complexe. Au cœur de cette discipline se trouve l'inférence statistique, une branche des mathématiques appliquées initialement développée pour soutenir d'autres sciences telles que l'astronomie, la démographie, l'agronomie, ou encore la génétique. Aujourd'hui, l'apprentissage automatique intervient à différentes étapes du processus scientifique dans de nombreux domaines de recherche, de l'acquisition de données à la génération de nouvelles hypothèses.
Ces outils, bien que précieux, sont spécialisés et ne peuvent pas réaliser des tâches cognitives variées comme le ferait l'IA dite forte, capable d'apprendre et d'exécuter une gamme étendue de tâches. Il est donc important de conserver un regard critique envers ces outils, car bien qu'ils intègrent souvent des connaissances préétablies, ils restent essentiellement statistiques et ne réalisent pas de raisonnements.
L'une des préoccupations principales est de comprendre les données utilisées et les algorithmes appliqués. Il est essentiel de reconnaître les limites et les biais potentiels des données, ainsi que les informations explicites ou implicites intégrées dans les algorithmes. Par exemple, un algorithme analysant des radiographies pulmonaires pour détecter le Covid-19 pourrait en réalité identifier des caractéristiques spécifiques des centres de soins plutôt que des signes de la maladie elle-même.
L'utilisation de l'apprentissage automatique soulève également des questions éthiques et environnementales, telles que son coût écologique et la gestion des fantasmes qui l'entourent. En résumé, bien que l'IA offre des possibilités prometteuses pour la recherche scientifique, il est essentiel de l'utiliser avec discernement et de rester conscient de ses limites et de ses implications.

SOURCE : https://www.la-croix.com/a-vif/l-intelligence-artificielle-ne-remplacera-pas-les-scientifiques-20240415

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