Investissements, emploi et compétences : les ambitions de la France pour le sommet international pour l’action sur l’IA

Le sommet international pour l’action sur l’IA s'ouvre officiellement le 10 février 2025. Coorganisé par la France et l’Inde, cet événement réunit à Paris des chefs de gouvernement et d’entreprise, des scientifiques et des acteurs de la tech autour d’objectifs économiques, diplomatiques et culturels. Face aux investissements massifs de la Chine et des États-Unis dans cette technologie, la France entend promouvoir un pacte numérique mondial pour préserver son indépendance technologique. Parmi les enjeux majeurs figurent l'emploi et le développement des compétences.
"L’heure est à l’action, ensemble", déclare Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’École normale supérieure et "envoyée spéciale" de l’Élysée, lors de l’ouverture du sommet le 10 février 2025. Organisé au Grand Palais et à la Station F à Paris, l’événement ambitionne notamment de :
- renforcer la stratégie française et européenne sur l’IA ;
- attirer des investissements dans ce domaine en France et en Europe ;
- lancer une fondation pour une IA d’intérêt général afin de coordonner les efforts internationaux, diversifier le marché et rendre les technologies accessibles au plus grand nombre ;
- aborder la soutenabilité de l’IA en termes d’énergie et de durabilité ;
- repenser la gouvernance de l’IA à l’échelle internationale ;
- faire de l’IA un levier de développement.
Une IA socialement responsable ?
Durant ces deux jours, les participants échangeront sur plusieurs thématiques clés, notamment l'avenir du travail. Le sommet vise à "faciliter des échanges internationaux sur l'avenir du travail et à s’appuyer sur des initiatives existantes pour mieux comprendre l’impact de l’IA, anticiper ses conséquences sur l’emploi, la formation et l’éducation, et promouvoir des usages bénéfiques ", précisent les organisateurs.
Débats, cas d’usage et rencontres permettront de "promouvoir une utilisation socialement responsable de l’IA". Un travail a également été initié pour "renforcer les capacités de mesure de l’impact de l’IA et de la gestion algorithmique sur le travail", avec la création d’un réseau connectant plusieurs observatoires internationaux et nationaux.
100 000 jeunes formés par an
L'impact de l'IA sur l'emploi suscite des inquiétudes. "Il faut voir l'intelligence artificielle comme un assistant, elle ne va pas remplacer l'homme", explique Emmanuel Macron, interrogé sur France 2 la veille de l’ouverture du sommet. Il souligne l’importance de la formation : "On n'a jamais eu autant de jeunes en classes prépas scientifiques et dans les formations liées à l'IA. En France, on forme 40 000 jeunes par an et nous allons porter ce chiffre à 100 000".
Cette vision rejoint celle de l’OIT, qui affirme que l’IA aura un impact sur l'emploi, mais pas nécessairement négatif. "Nos études montrent qu'il n'y aura pas de perte massive d'emplois. Certains disparaîtront, d'autres seront créés, avec un solde positif", indique Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’OIT, lors d’une table ronde. Il prévient toutefois que "les emplois les plus automatisés concernent majoritairement les femmes, ce qui risque d’accroître les inégalités". Selon lui, l'IA impactera 2,3 % des travailleurs dans le monde et 5 % des actifs dans les pays du Sud.
109 milliards d’euros d’investissements
Sur le plan des conditions de travail, l’IA pourrait soulager les salariés des tâches répétitives et leur permettre de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. "Dans les métiers du soin, par exemple, l’IA peut déléguer certaines tâches pour remettre de l'humain là où il est essentiel", explique Emmanuel Macron.
La France dispose d’atouts dans la course à l’IA, avec des talents en data science et en mathématiques, mais accuse un retard sur les infrastructures, notamment les data centers. "Nous devons aller plus vite et plus fort", déclare le président, annonçant un investissement de 109 milliards d’euros dans l’IA au cours des prochaines années. Parmi ces fonds, 50 milliards proviendront des Émirats arabes unis, qui prévoient de construire un campus dédié à l’IA avec un data center en France, générant 750 emplois directs. Des entreprises françaises comme le groupe Iliad seront également impliquées dans ces investissements.
Le sommet international pour l’action sur l’IA marque ainsi une étape stratégique pour la France, qui ambitionne de jouer un rôle majeur dans le développement et la gouvernance de l’intelligence artificielle à l’échelle mondiale.

SOURCE : AEF INFO

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
