Les jeunes diplômés deviennent de plus en plus exigeants envers leurs recruteurs

Les jeunes diplômés d’aujourd’hui se montrent de plus en plus exigeants lorsqu’il s’agit de choisir leur employeur, recherchant des valeurs et des engagements qui correspondent aux leurs. Lucie Boutez, 24 ans, qui termine son alternance au sein d’une association dédiée aux enjeux sociaux et environnementaux, exprime clairement ses attentes : « Je n’accepterai pas un emploi qui ne comporte pas un engagement social ou écologique ».
Elle précise qu’elle évaluera également la politique globale d’un futur employeur, notamment en termes de pratiques environnementales et de flexibilité : « Je vérifierai si l’entreprise permet des voyages sans avion ou propose des congés menstruels, des éléments révélateurs d’une véritable confiance ».
Des attentes plus élevées que chez les générations précédentes
Les jeunes diplômés semblent en effet plus exigeants que leurs prédécesseurs. Selon Élodie Gentina, professeur à l’IÉSEG et spécialiste de la génération Z, « les jeunes générations ont une approche plus affective du travail. Ils cherchent à vivre une expérience unique, et restent dans une entreprise par amour, conviction, ou plaisir plutôt que par nécessité rationnelle ».
Bien que le salaire reste un critère primordial, il ne suffit plus à lui seul à fidéliser les jeunes employés. Les attentes en matière d’engagement social et environnemental ont été accentuées depuis la pandémie de Covid-19, et les entreprises doivent désormais s'adapter pour attirer et retenir ces talents.
La flexibilité horaire plutôt que le télétravail
Contrairement à leurs aînés, les jeunes diplômés privilégient davantage la flexibilité horaire que la flexibilité de lieu. Élodie Gentina explique : « Ayant vécu l’enseignement à distance pendant la pandémie, ils préfèrent éviter l’isolement. En revanche, pouvoir terminer plus tôt pour des activités personnelles comme le sport est essentiel pour eux ».
Chloé Liboureau, 21 ans, étudiante en ingénierie à UniLaSalle, ajoute : « La possibilité d'avoir des semaines de quatre jours où des horaires flexibles m’aiderait à poursuivre mes engagements associatifs. Ce n’est pas encore une priorité pour moi, mais je le considérerai pour l’avenir ».
La légitimité liée aux compétences plutôt qu’au statut
Hervé Baron, expert en ressources humaines, souligne un changement notable dans la perception de l’autorité : « Pour les jeunes, l’autorité est désormais associée à la compétence plutôt qu’au statut hiérarchique. Ils privilégient ceux qui démontrent un véritable leadership et une expertise, indépendamment de leur position dans l’entreprise ».
Il observe également que les jeunes diplômés adoptent une approche plus intégrée de la vie professionnelle et personnelle, considérant que la vie s’exprime pleinement à travers le travail et les interactions quotidiennes, sans nécessité de déconnexion formelle.
Des tendances influentes sur le monde du travail
Hervé Baron conclut que ces nouvelles attentes et comportements ne concernent pas seulement les jeunes diplômés, mais influencent également le monde du travail dans son ensemble. « Les jeunes apportent des innovations et des remises en question qui touchent toutes les générations », affirme-t-il.
Les employeurs devront donc s’adapter à ces évolutions pour répondre aux exigences croissantes des jeunes talents.

SOURCE : LE PARISIEN

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