Jeunesse : les budgets des e2c, de l’epide et des écoles de production "vont être en progression"

Un comité dédié à l’emploi des jeunes
Le Comité national pour l’emploi (CNE) s’est réuni le 16 juillet 2025 autour d’une thématique majeure : l’emploi des moins de 25 ans. À l’issue de cette réunion, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a détaillé les mesures de sa "stratégie pour l’emploi des jeunes". Elle annonce notamment que les budgets des écoles de production, des E2C (écoles de la deuxième chance) et de l’Epide seront "en progression" en 2026, bien que son ministère poursuive ses efforts de réduction des dépenses publiques.
Face à cette annonce, la CGT dénonce une "mascarade", dénonçant un manque de moyens et une stratégie au service du patronat. Le CNE, instance issue de la loi Plein-emploi du 18 décembre 2023, rassemble une cinquantaine de membres. Ce nombre est jugé trop élevé par certains pour permettre un véritable débat. Lors de cette session estivale, les ministères du Travail, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ont présenté leurs axes prioritaires (publiés le 11 juillet sur AEF info).
Des axes connus mais à optimiser
"À la suite d’une concertation lancée fin mai, nous avons voulu partager les grandes lignes de cette stratégie", explique Astrid Panosyan-Bouvet. Le plan, également porté par les ministères de l’Éducation et de la Jeunesse, s’articule autour de trois axes :
- mieux orienter, mieux former, mieux informer les jeunes sur les métiers porteurs ;
- renforcer les liens entre jeunes et entreprises tout au long de leur parcours ;
- prévenir les ruptures, accompagner les jeunes fragiles, et proposer des parcours intensifs d’insertion.
"Les axes ne sont pas nouveaux. Ils sont connus, mais il y a des marges de progrès sur leur mise en œuvre et la coopération entre les acteurs", souligne la ministre. Elle insiste sur le fait que ces mesures ne nécessitent pas de changement législatif, mais bien un engagement accru sur le terrain. Parmi les actions proposées figure la généralisation de l’immersion en entreprise dès les deux premiers mois du contrat d’engagement jeune (CEJ).
L’immersion, un outil à déployer plus tôt
"Actuellement, l’immersion arrive trop tard dans le CEJ. C’est regrettable, car elle peut aider à découvrir les métiers et à intégrer les codes du monde du travail", affirme la ministre. Elle rappelle que ce principe était déjà appliqué plus précocement dans l’ancien dispositif Garantie jeunes.
Une approche qualitative de l’insertion
Astrid Panosyan-Bouvet insiste sur la nécessité d’identifier rapidement les risques de rupture de parcours et d’y répondre avec des solutions structurantes. Concernant les moyens, elle précise : "le budget du ministère participera encore à la réduction des dépenses publiques. Cela dit, pour les dispositifs les plus efficaces, comme les écoles de production, les E2C et l’Epide, les budgets vont progresser."
Malgré cette annonce, les arbitrages gouvernementaux prévoient une baisse globale de 1,7 milliard d’euros pour le ministère du Travail en 2026, après une réduction de 4 milliards déjà actée pour 2025.
Le gouvernement mise également sur les services civiques, notamment dans le cadre d’une année de césure. "C’est un vrai levier pour les jeunes comme pour les entreprises", soutient Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. Mais le dispositif a été réduit pour raisons budgétaires : 135 000 missions cette année contre 150 000 l’an passé.
Sur l’ensemble des dispositifs, comme l’Epide, le CEJ ou encore l’obligation de formation des 16-18 ans, le gouvernement dit vouloir sortir d’une logique purement quantitative. "Je veux savoir combien sont en emploi à la sortie, avec quel type de contrat et quelles perspectives de rémunération", résume la ministre.
Une critique virulente de la CGT
La CGT n’a pas été convaincue par les annonces. Pour Jean-Philippe Revel (CGT Missions locales), "c’est une mascarade sans moyens, dictée par la loi Plein-emploi et tournée vers le patronat. Le gouvernement méprise encore la jeunesse."
Il critique une stratégie "sans idées", centrée sur les entreprises, et moque l’accent mis sur l’orientation dès le plus jeune âge : "Peut-être faut-il commencer à la maternelle, comme le suggérait Élisabeth Borne !"
Revel dénonce également l’absence de nouveautés, citant les immersions ou le lien entreprise-jeune, déjà présents dans le CEJ. Il souligne que "les allocataires du RSA sont eux aussi poussés à faire des PMSMP", preuve selon lui d’une uniformisation des réponses.
La CGT rappelle avoir proposé dès 2022 un plan alternatif basé sur un droit à l’éducation et une allocation d’autonomie modulable pour assurer à tous des conditions de vie dignes.

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
