La Commission européenne mise sur les compétences pour l'IA

L’Europe se positionne pour devenir le continent de l’IA

Pour faire de l’Europe "le continent de l’IA", la Commission européenne a dévoilé, mercredi 9 avril 2025, son plan d’action avec cinq leviers principaux, dont un consacré au développement des compétences. L’Europe préconise dans ce cadre de s’appuyer sur les centres européens d’innovation numérique pour former les salariés des PME, ETI et de la fonction publique, avec une première campagne qui commencera au 2e trimestre 2025. Une Académie des compétences IA sera lancée parallèlement, pour développer un programme de formation propre à l’industrie et un diplôme sur l’IA Générative.

Le plan de la Commission souligne la nécessité de travailler "avec ambition, rapidité et clairvoyance" pour renforcer la synergie entre acteurs privés et publics à tous les niveaux, européen, national et local, afin de maintenir une approche européenne de l’IA.

Cinq leviers pour renforcer l’IA en Europe

Le plan de Bruxelles comprend plusieurs leviers : un investissement dans les infrastructures pour développer des usines IA et des Gigafactories non énergivores, l'accès à des données de haute qualité, le développement des algorithmes d’IA et leur adoption dans des secteurs stratégiques de l’UE. Enfin, il vise à garantir le respect de la législation européenne pour éviter la fragmentation du marché et renforcer la confiance et la sécurité dans l’utilisation des technologies.

Atouts et défis : l’Europe doit combler les lacunes

Le rapport publié le 9 avril souligne que l’Europe dispose de solides atouts pour devenir un leader dans le domaine de l’IA. Cependant, il est nécessaire de combler certaines lacunes, notamment dans l’enseignement initial et la formation continue. La Commission prévoit de faciliter le recrutement international d’experts et de chercheurs hautement qualifiés pour répondre à la demande croissante de compétences.

Renforcer la formation à l’IA pour tous les secteurs

Pour soutenir la mise à niveau et la reconversion des travailleurs, la Commission développera des programmes de formation sur l’IA, notamment pour les secteurs clés. L’accent sera mis sur l’acculturation à l’IA pour l’ensemble de la population et la formation professionnelle pour les actifs.

Formation continue : les centres d’innovation au cœur du dispositif

Afin de garantir la formation continue des travailleurs, la Commission s’appuiera sur les centres européens d’innovation numérique, qui augmenteront leurs compétences et leurs services de formation. Des cours pratiques sur l’IA seront proposés à différents profils, qu'ils soient techniques ou non, ainsi qu’à des secteurs spécifiques.

Création d'une académie des compétences IA dès 2025

Une Académie des compétences IA sera lancée au deuxième trimestre 2025. Elle mettra en place des bourses pour attirer des chercheurs et professionnels européens et internationaux, en particulier des jeunes talents. Elle proposera également un diplôme pilote sur l’IA Générative et des programmes d’apprentissage en collaboration avec l’industrie.

Soutien aux femmes et reconversion professionnelle en IA

Des bourses et des programmes de retour à l’emploi seront également proposés, notamment pour soutenir la reconversion des femmes dans les métiers de l’IA. Parallèlement, des actions de formation pour les salariés des entreprises de toutes tailles commenceront au 2e trimestre 2025.

Suivi des mesures et développement de l’application de la loi IA

La Commission mettra en place une enquête pour évaluer le déploiement des mesures actuelles et identifier les domaines d'activité où le cadre juridique européen ne répond pas. Elle préparera également de nouveaux programmes de formation pour aider les entreprises à se conformer aux exigences réglementaires.

Coopération européenne pour garantir une approche cohérente

Enfin, la Commission souligne l'importance de la coopération entre les institutions de l’UE, les gouvernements, les entreprises, les chercheurs et les développeurs. Elle rappelle que l’Office de l’IA de l’UE collaborera étroitement avec les États membres pour garantir une approche politique cohérente, en prenant en compte les développements technologiques dynamiques.

SOURCE : AEFINFO