La Dgesco dresse un bilan positif des cours d'empathie, mais le Snuipp-FSU reste critique

Le premier retour sur l’expérimentation des cours d’empathie dans 1 200 établissements est qualifié de "globalement positif" par la Dgesco, dans un bilan publié en septembre 2024. Ce rapport met en lumière une diminution des conflits du quotidien et des moqueries, grâce à une nouvelle approche des adultes dans la gestion de ces situations, et note un effet positif sur les apprentissages. Il souligne également une évolution de la posture des enseignants, qui prennent davantage en compte les besoins et problématiques personnels des élèves. Toutefois, le syndicat Snuipp-FSU reste critique vis-à-vis du dispositif.
Une baisse des conflits et moqueries au quotidien
Dans 64 % des académies, la Dgesco observe une "diminution des conflits du quotidien et des moqueries", un effet attribué à une nouvelle gestion de ces situations par les adultes et à des pratiques éducatives différentes.
L’écoute des enfants se serait "améliorée" grâce à l’appui sur les cours d’empathie, selon le bilan. Ainsi, 29 % des académies notent que "les enfants deviennent plus autonomes face aux conflits" et 79 % décrivent un climat scolaire "plus serein, plus apaisé et plus respectueux".
Les cours d’empathie ont également attiré l’intérêt des établissements et du personnel enseignant. En décembre 2023, la note relève que 1 200 établissements avaient postulé pour participer à l’expérimentation, alors que seulement une centaine étaient initialement prévues.
Des effets positifs sur l’apprentissage
Selon la Dgesco, 79 % des académies jugent que "les séances sont très bien accueillies par les élèves". L’expérimentation aurait également eu un impact favorable sur leur comportement. Près de 80 % des académies constatent une "amélioration de l’écoute, de l’attention et de la concentration", tandis que le rapport aux apprentissages se serait enrichi d’une meilleure estime de soi. 64 % des académies rapportent également une augmentation de l’entraide et de la coopération entre élèves.
Par ailleurs, les enseignants se penchent davantage sur le bien-être des élèves, prenant en compte leurs contextes familiaux et sociaux, ce qui influe sur leur disponibilité à apprendre.
Un changement de regard des enseignants
L’expérimentation des cours d’empathie a également initié un changement dans la posture des enseignants. "Le regard de l’adulte sur l’élève change", note le rapport, l’élève étant désormais perçu dans sa globalité, avec ses besoins personnels susceptibles d’influencer ses apprentissages.
Cette évolution a aussi des répercussions positives sur le bien-être des enseignants. Le cadre sécurisant des cours d’empathie contribue à un "épanouissement professionnel et un sentiment d’efficacité" accru. De plus, ces séances favorisent des relations constructives au sein des équipes pédagogiques, encourageant une réflexion collective et une harmonisation des pratiques.
Les cours d’empathie ont également facilité le dialogue avec les parents, améliorant parfois les relations parents-école, d’après 36 % des académies participantes.
Des critiques persistantes du Snuipp-FSU
Malgré ces retours globalement positifs, le Snuipp-FSU reste critique. Dès le lancement du programme, le syndicat avait dénoncé un "effet de communication", plutôt qu’une réelle innovation. Guislaine David, secrétaire générale du syndicat, réaffirme cette position, soulignant que de nombreux enseignants abordaient déjà les compétences liées à l’empathie dans leur quotidien, en particulier en maternelle. Elle déplore également le manque de formation, obligeant les enseignants à "se débrouiller seuls" pour mettre en place ces cours.

SOURCE : AEF INFO

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