La réélection de Trump marquera un tournant dans l’histoire de l’enseignement supérieur aux États-Unis

La réélection de Donald Trump pourrait entraîner des changements majeurs dans le système d’enseignement supérieur des États-Unis, selon Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’Iris. Ce dernier, interrogé par AEF Info après l’annonce de la réélection de Trump, prévoit une remise en cause profonde du système éducatif. "Les États-Unis de Trump ressembleront bientôt à la Hongrie de Viktor Orbán", estime-t-il. Alors que le pays fait face à de nombreux défis dans le secteur de l’éducation, notamment le déclin démographique et la montée de l’endettement étudiant, cette réélection pourrait intensifier les tensions sociales, notamment celles qui opposent les élites universitaires à une partie de la population qui juge les universités élitistes et dogmatiques.
Un démantèlement du ministère de l’Éducation
Le programme républicain prévoit la suppression du département de l’Éducation, une institution fédérale clé, et une réduction importante des aides financières pour les établissements d’enseignement supérieur. Selon Romuald Sciora, l'influence et l'aide fédérale aux universités pourraient disparaître presque complètement, laissant la responsabilité de l'éducation aux États. Cela signifierait un contrôle local renforcé sur les politiques éducatives.
Des restrictions sur les visas pour les étudiants internationaux
L’administration Trump pourrait instaurer de nouvelles restrictions pour les étudiants et chercheurs étrangers. Bien que les États-Unis aient toujours attiré des étudiants internationaux, un durcissement des conditions d’obtention de visas est prévu, notamment pour les ressortissants de pays jugés "dangereux", tels que certains pays arabes ou musulmans. Cela pourrait rendre plus difficile l’obtention de visas à long terme, même pour les étudiants diplômés des universités américaines.
Vers un modèle similaire à celui de la Hongrie de Viktor Orbán ?
Le programme républicain envisage de retirer les financements aux établissements universitaires qui, selon eux, pratiquent "l’endoctrinement politique", tout en soutenant ceux qui enseignent les principes fondateurs des États-Unis et de la civilisation occidentale. Pour Sciora, cela signale un virage idéologique profond qui pourrait ressembler à un glissement vers des modèles semi-autoritaires, à l'instar de la Hongrie ou de la Turquie, où la liberté d’expression est de plus en plus contrôlée.
Une révolution culturelle dans l’éducation
Les États-Unis, sous l’ère Trump, pourraient également assister à une révolution culturelle dans l’éducation. Certains États, comme la Louisiane et la Floride, ont déjà pris des mesures pour intégrer des éléments religieux dans les écoles et interdire l'enseignement de certaines théories. Cette "révolution culturelle" pourrait se propager à d’autres États, même parmi les plus progressistes, selon Sciora.
L'impact sur la dette étudiante
Concernant la question de la dette étudiante, Romuald Sciora estime que l’arrivée de Trump ne conduira pas à une réduction des programmes de prêts étudiants. Bien que son prédécesseur, Joe Biden, ait pris des mesures pour alléger cette dette, Trump pourrait réintroduire des politiques plus interventionnistes. La dette étudiante étant un problème majeur pour la société américaine, Sciora suggère que Trump pourrait chercher à résoudre ce problème à sa manière.

SOURCE : AEF INFO

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