La réforme du brevet des collèges tombe à l’eau

La réforme du brevet prévue dans le cadre du choc des savoirs ne sera finalement pas appliquée pour la session 2024-2025. Les textes officiels n'ayant pas été publiés à temps, il n'y aura aucun changement pour les élèves de 3e qui passeront le brevet cette année. « Il aurait fallu que l’arrêté soit signé avant la rentrée scolaire » pour que les modifications de l’examen soient mises en œuvre dès cette année, a expliqué le ministère de l’Enseignement supérieur à l'AFP, relayé par Le Monde, le lundi 16 septembre.
Lors de sa conférence de presse de rentrée du mardi 27 août 2024, la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait pourtant affirmé que « les textes [étaient] prêts, mais qu’ils [devaient] être publiés par le prochain ministre. » Cependant, avant d’être publiés, les textes modifiant le brevet doivent d'abord passer en Conseil supérieur de l’éducation (CSE) pour avis. Or, le prochain conseil n'est prévu que le 10 octobre, une date trop tardive pour une application dès l'année scolaire 2024-2025.
Une réforme censée « remettre de l’exigence » à l’école
Cette réforme avortée s’inscrivait dans le cadre du « choc des savoirs » lancé par Gabriel Attal en décembre 2023. Il s'agissait d'une série de mesures destinées à « remettre de l’exigence » à l’école, au collège et au lycée. Pour le collège, la réforme du brevet devait donner plus d'importance à cet examen, avec les épreuves comptant pour 60% de la note finale et le contrôle continu pour 40%. Actuellement, le diplôme national du brevet des collèges est évalué sur 800 points : 400 points pour l'évaluation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et 400 points pour les cinq épreuves terminales. Pour obtenir le brevet, il faut obtenir au moins 400 points.
De plus, l’obtention du brevet ne deviendra pas une condition obligatoire pour passer au lycée. Il était prévu que les élèves n’obtenant pas leur diplôme rejoignent, pour un an, une classe « prépa-seconde » afin de se remettre à niveau avant d'entrer au lycée.
Un soulagement pour les syndicats
Pour les syndicats enseignants, l’abandon de cette mesure est accueilli comme un soulagement. « Nous disions à Nicole Belloubet qu’il fallait retirer ce projet sur le brevet, car l’année scolaire avait déjà démarré pour les élèves de 3e », a déclaré Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa à l’AFP.
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, interrogée sur France Info, « c’est une très bonne nouvelle que le brevet ne devienne pas obligatoire pour passer en seconde. On était face à une des mesures clés du choc des savoirs voulu par Gabriel Attal. » Elle considère cette réforme comme « une mesure de tri social » et espère que le prochain ou la prochaine ministre mettra « le choc des savoirs dans les tiroirs. »

SOURCE : VNI

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