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ÉDUCATION
10
April 2025

L’alternance, un levier d’autonomie résidentielle

Une étude du Cereq éclaire les effets sociaux de l’apprentissage

Alors que l’apprentissage fait l’objet de plusieurs mesures de restriction budgétaire et que certains observateurs questionnent sa valeur ajoutée en matière d’insertion professionnelle, une étude du Cereq met l’accent sur l’avantage que procure cette modalité de formation en matière d’accès au logement et donc d’autonomie. "En plus d’un mode particulier de formation à visée professionnelle, l’alternance peut être perçue plus largement comme un facteur d’émancipation pour les jeunes entrant dans la vie active", estime l’auteur de l’étude publiée le 27 mars 2025.

"Dans quelle mesure la voie de formation, c’est-à-dire le fait d’être en alternance ou non, concourt-elle à un processus d’autonomisation en amont de la vie professionnelle ? Au-delà de cette question, les conditions de l’autonomie procurées par l’apprentissage (une rémunération permettant une contribution active du jeune à ses éventuels frais de logement) sont-elles susceptibles d’accélérer l’accès à une autonomie résidentielle plus pérenne une fois les études terminées ?", interroge Olivier Joseph, auteur de l’étude intitulée L’alternance, un tremplin pour l’autonomie ?

Une décohabitation plus fréquente chez les alternants

Publiée le 27 mars 2025, cette étude se fonde sur l’enquête Génération 2017 afin d’analyser l’influence de l’alternance sur l’autonomie résidentielle des jeunes. Résultat : la décohabitation pendant les études est plus fréquente chez les alternants que chez les jeunes formés par la voie scolaire.

Un effet plus fort dans l’enseignement secondaire

"Ainsi, parmi ces jeunes sortant du secondaire, 33 % de ceux formés en apprentissage ou en contrat de professionnalisation n’habitaient pas chez leurs parents lors de leur dernière année d’études, mais seulement 23 % de ceux ayant suivi la voie scolaire, note le Cereq. L’écart est encore plus prononcé pour les jeunes sortis après un bac professionnel, les alternants étant 39 % à avoir décohabité contre seulement 22 % des scolaires." En revanche, "si l’alternance semble favoriser la décohabitation pour les jeunes ayant au mieux un bac, cela n’est plus le cas pour les sortants du supérieur", poursuit le Cereq en relevant qu'"aucune différence n’est à noter parmi les sortants de BTS-DUT et, [que] pour les sortants de licence professionnelle, la différence est plutôt inverse".

Le type de logement reflète aussi cet effet

L’impact de l’alternance concernant le type de logement occupé est néanmoins visible quel que soit le niveau de formation. Ainsi, "les alternants sortant du secondaire ont plus souvent occupé un logement seul ou en couple que les scolaires (38 % contre 22 %), se retrouvant bien moins souvent en internat". Même observation dans le supérieur où "les alternants ont davantage occupé un logement seul ou en couple (63 % vs 58 %) et moins fréquemment une résidence en cité universitaire (9 % vs 16 %)". "D’après ces constats, l’effet de l’alternance apparaît manifeste dans ce processus d’autonomisation pendant les études, note l’auteur. Les ressources financières procurées par le statut d’alternant semblent permettre aux jeunes d’élargir leurs possibilités d’hébergement et de faire plus souvent l’expérience d’un logement occupé seul ou en couple."

Une autonomie qui se prolonge après les études

Cet avantage comparatif fourni par l’alternance se poursuit après la formation. L’autonomie résidentielle en tout début de vie active "concerne également davantage les anciens alternants (33 %) que les sortants de la voie scolaire (23 %)", d’après l’étude du Cereq. "Parmi ceux qui avaient décohabité pendant leurs études, les alternants ont été moins enclins que les scolaires à revenir au domicile familial lors du passage à la vie active (39 % contre 52 %)" et ce clivage persiste dans le temps, précise l’auteur y percevant "un signal d’autonomisation durable".

Un rôle structurant dans la construction de l’adulte

"En définitive, en plus de favoriser l’accès à l’emploi, avoir suivi une formation en alternance augmente les chances d’accéder à une vie résidentielle autonome trois ans après la fin des études", résume Olivier Joseph qui insiste sur le "rôle amplificateur de l’alternance sur l’autonomisation résidentielle" et sur "sa capacité à constituer un levier d’émancipation en début de vie active". Selon lui, "l’alternance participe à la construction de la vie d’adulte en accélérant la prise d’un logement autonome, l’effet étant nettement supérieur pour les sortants de l’enseignement secondaire, qui ont moins l’occasion – ou la possibilité – de décohabiter que les étudiants entrés dans l’enseignement supérieur".

SOURCE : AEFINFO

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