Blog
ÉDUCATION
17
April 2025

Le Centre-Val de Loire limite l'impact de la rigueur

Le Centre-Val de Loire a prévu en 2025 un budget formation de 144,81 millions d’euros (contre 160,27 millions d’euros en 2024) pour les demandeurs d’emploi, dont 78,71 millions pour l’achat de 26 000 places de formation (plus de 29 000 en 2024). Cela comprend 8 000 parcours qualifiants sur les premiers niveaux de qualification ou les métiers sous tension, ainsi que 18 000 places axées sur les savoirs fondamentaux et la lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme.

Le budget primitif 2025, voté le 24 janvier, maintient les investissements pour l’apprentissage à 12,09 millions d’euros, tandis que l’enveloppe de fonctionnement recule de 36 %, passant à 4,09 millions d’euros. Le budget global du Centre-Val de Loire atteint près de 1,67 milliard d’euros, réparti entre 65 % de fonctionnement et 35 % d’investissement. Ainsi, les dépenses globales pour l’apprentissage passent de 6,61 à 4,09 millions d’euros pour le fonctionnement, l’orientation reste à 3,32 millions d’euros, et la formation des demandeurs d’emploi recule à 144,81 millions.

Une baisse de ressources jugée injuste

François Bonneau (PS), président de région, dénonce dans son rapport la baisse des dotations de l’État et des produits fiscaux, qu’il juge "particulièrement injustifiée et injuste", représentant plus de 5 milliards d’euros. Selon lui, la région subit une réduction de ressources entre 50 et 65 millions d’euros, sans perspective d’amélioration des recettes de fonctionnement.

Un budget 2025 tourné vers l’essentiel

Dans ce contexte, l’ambition du budget primitif est de réduire les dépenses sans altérer excessivement la vie des citoyens, des entreprises et le développement économique régional. La région entend mobiliser au maximum les fonds européens, limiter l’endettement et préserver les interventions de l’État prévues dans le Pacte 2 (2024-2027), malgré une réduction de son propre niveau d’intervention dans la formation professionnelle.

Un partage des financements à 45 %/55 %

"Nous avons préservé les engagements du Pacte avec l’État, ce qui n’a pas été simple", explique François Bonneau à AEF info. "Nous avons obtenu pour 2025 les crédits pour des actions souvent engagées dès 2023. Il fallait les financer, mais aussi en imaginer de nouvelles selon les moyens disponibles." Une clé de répartition a été arrêtée : 45 % pour l’État, 55 % pour la région.

Une stratégie d’apprentissage maintenue

La région continue sa politique d’apprentissage définie en 2020, avec le soutien aux investissements et au développement de formations adaptées aux besoins locaux. Toutefois, la baisse de 36 % des crédits de fonctionnement du ministère du Travail (printemps 2024) empêche d’abonder l’enveloppe par fongibilité, comme cela se faisait précédemment. Le budget 2025 reste donc calé sur les paramètres 2024. "La part de fongibilité non utilisée, contrairement à d’autres régions, a été supprimée", rappelle François Bonneau.

L’apprentissage dans une situation difficile

Le budget d’investissement reste stable à 12,09 millions d’euros, avec une recette annuelle supplémentaire de 400 000 euros via Erasmus+. "Théoriquement, on pourrait utiliser encore un peu de fongibilité, mais nous n’en avons plus les moyens", ajoute François Bonneau. Il souligne l’instabilité liée à l’absence de pilotage territorial de l’apprentissage, avec des formations non concertées. La convention triennale avec France compétences arrive à terme, et celle pour 2026-2028 est en discussion.

Une nouvelle phase du Pacte régional

2025 marque la deuxième année du Pacte régional d’investissement dans les compétences (signé fin 2023) et la fin des effets du Pacte précédent. L’engagement régional s’élève à 130,5 millions d’euros en crédits de paiement. Le nouveau plan régional de formation 2025-2028 se déploie dans un contexte d’inflation et de hausse des coûts pour les centres de formation.

Un financement de plus de 26 000 formations

Les crédits de paiement pour la mise en œuvre des formations atteignent 78,71 millions d’euros : 76,58 millions pour l’offre PRF, 2,13 millions pour des actions spécifiques (E2C, Cnam). Cette année, plus de 26 000 places sont financées, dont plus de 8 000 parcours qualifiants (7 700 "Parcours métiers", 350 pour personnes sous main de justice) et près de 18 000 sur les savoirs fondamentaux (12 000 visas "libre savoir", 1 800 en insertion, 4 200 en formation linguistique).

Un public RSA majoritairement représenté

Avec de nouveaux dispositifs d’accompagnement pour les personnes au RSA, celles-ci représentent 18,6 % des stagiaires, dont 35 % ont moins de 30 ans. Environ 11,4 % des bénéficiaires sont en situation de handicap, et 55 % des formations financées concernent des femmes, souligne François Bonneau.

Un budget contraint mais stratégique

Malgré les contraintes, le budget prend en compte les engagements vis-à-vis de l’État (Pric 2), et active des leviers RH pour renforcer les synergies avec les partenaires de l’emploi. Il soutient aussi le développement de réseaux et la création de bannières communes.

Financement du numérique et des tiers-lieux

Le "kit ordinateurs" et les tiers-lieux bénéficient de 1,25 million d’euros pour solder le Pacte 2019-2023. Le Pacte 2024-2027 prévoit 1,016 million pour des mesures innovantes. Plus de 1,9 million d’euros sont également mobilisés pour lever les freins à la formation. La section de fonctionnement prévoit 3,95 millions pour l’accompagnement vers l’emploi : 3,15 M€ pour les Missions Locales, 170 k€ pour les Plie/ARML et 380 k€ pour finaliser les actions de sensibilisation à l’attractivité des métiers.

Modernisation de l’appareil de formation

Le soutien à l’évolution de l’appareil de formation est de 3,64 millions d’euros en 2025 (contre 4,64 M€ en 2024). Il finance la fin du programme Trans’formation (2,68 M€), visant l’hybridation, la multimodalité, l’accueil, les parcours territorialisés, la qualité, la transition écologique et la RSE.

Rémunération des stagiaires et avenir du Pacte

La rémunération des stagiaires mobilise 40 millions d’euros en autorisations d’engagement et 2,8 millions pour le futur marché 2025-2028. Contrairement à certaines régions comme l’Île-de-France, la région Centre-Val de Loire souhaite maintenir son engagement dans le Pacte.

François Bonneau insiste : "Si l’État réduit encore ses moyens, les collectivités suivront. Ce serait une double peine pour les demandeurs d’emploi. Dans un contexte de hausse du chômage, nous devons maintenir l’effort pour garantir l’acquisition des savoirs et compétences nécessaires à l’insertion. L’État doit assurer les moyens pour éviter un fossé social."

SOURCE : AEF INFO

En savoir plus sur nos solutions pour les établissements scolaires
La plaquette pour animer la communauté de votre établissement
Partager ce contenu

Nos réalisations

Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.

C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle
ÉDUCATION
5
September 2025

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

ChatGPT s’invite au lycée : un professeur intègre l’IA dans ses cours pour former ses élèves et repenser la pédagogie de demain.
Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
ÉDUCATION
5
September 2025

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets

Le bachelor agro arrive en 2026 avec six mentions et de nouvelles règles pour l’enseignement agricole. Focus sur son organisation et ses enjeux.
Une entreprise sur six a intégré le mécénat de compétences
ÉDUCATION
5
September 2025

Une entreprise sur six a intégré le mécénat de compétences

16 % des entreprises misent sur le mécénat de compétences. Découvrez ses impacts sur l’engagement, la marque employeur et les carrières.