Le Jaune budgétaire chiffre à 55,3 Md€ les dépenses en faveur de la formation professionnelle et l’apprentissage en 2023

En 2023, la formation professionnelle continue et l’apprentissage ont bénéficié de plus de 55 milliards d'euros, selon le Jaune "Formation professionnelle" annexé au projet de loi de finances pour 2025. Ce montant marque une hausse significative par rapport à 2022, principalement en raison de la prise en compte des dépenses directes des entreprises et de la formation des agents publics. Bien que l'apprentissage continue de croître, son développement ralentit, et bien que les jeunes restent les principaux bénéficiaires, d'autres publics souffrent de baisses de financements publics et de régulations du CPF.
32,9 milliards d'euros pour la formation continue et l’apprentissage en 2023
En 2023, 32,9 milliards d'euros ont été alloués à la formation continue et à l’apprentissage, à l'exclusion des dépenses directes des entreprises et des dépenses liées aux agents publics. Ce montant a connu une hausse de 2,5 % par rapport à 2022, indique le Jaune budgétaire. Cette progression est largement portée par l’expansion de l’apprentissage, qui continue d’être un pilier central de ces dépenses. En incluant les dépenses directes des entreprises, un total de 55,3 milliards d'euros a été consacré à ces domaines en 2023, un chiffre qui prend en compte des dépenses qui n'étaient pas auparavant intégrées.
Les entreprises, principaux financeurs de la formation professionnelle
Les dépenses directes des entreprises, qui comprennent les dépenses réalisées par ces dernières pour leurs propres formations sans passer par leurs Opco, ont atteint 15,3 milliards d'euros en 2023, représentant 27,7 % du total des dépenses. Ces fonds sont désormais une source majeure de financement pour la formation professionnelle et l’apprentissage. Auparavant, ces dépenses n’étaient pas incluses dans les statistiques nationales, mais depuis 2020, elles sont suivies grâce à l’enquête formation employeur-européenne (EFE-e) menée par la Dares, le CEREQ et France compétences.
Les Opco, qui collectent des contributions auprès des entreprises, ont dépensé 12,2 milliards d'euros en 2023, soit 22,1 % du total des dépenses, en hausse de 8,4 % par rapport à 2022. L’État reste un acteur clé avec des dépenses atteignant 8,5 milliards d'euros (15,4 % du total), marquant une augmentation de 6,1 % par rapport à l'année précédente. Par ailleurs, les dépenses de formation des trois fonctions publiques (État, hospitalière et territoriale) se sont élevées à 7 milliards d'euros, représentant 12,7 % du total.
Les régions et autres financeurs contribuent également à la formation
Outre les acteurs principaux, d'autres financeurs ont joué un rôle en 2023. Les organismes publics comme France Travail, la Caisse des Dépôts, et l’Agefiph ont dépensé 5,9 milliards d'euros, en baisse de 11,6 % par rapport à l'année précédente, notamment à cause de la diminution des dépenses pour le CPF. Les régions ont contribué à hauteur de 4,1 milliards d'euros, tandis que les autres collectivités territoriales ont ajouté 0,1 milliard d'euros. Enfin, les ménages ont dépensé 2 milliards d'euros pour leur propre formation, soit une hausse de 6,9 % par rapport à 2022.
Les jeunes, principaux bénéficiaires malgré un ralentissement
En termes de répartition, les jeunes demeurent les principaux bénéficiaires de ces dépenses, bien que l’évolution de la dépense nationale montre un ralentissement des financements pour cette catégorie. En 2023, 15,5 milliards d'euros ont été alloués aux jeunes, représentant 28 % du total des dépenses. Cependant, cette augmentation de 8,3 % par rapport à l'année précédente est bien inférieure à celle de 2022 (+22,5 %), avec l'apprentissage (+8,4 % en un an) comme principal moteur de cette hausse. En revanche, les autres types de formation, comme celles destinées aux actifs ou aux demandeurs d'emploi, ont vu leurs financements diminuer.
Les dépenses pour les personnes en recherche d'emploi ont baissé de 1,2 % en 2023, en grande partie en raison de la diminution des formations financées par le CPF sans cofinancement par France Travail. La baisse de ces formations, financées intégralement par les demandeurs d'emploi, a conduit à une diminution du nombre de stagiaires par rapport aux années précédentes.
Une tendance à la baisse pour certains publics
Si les jeunes et les formations sanitaires et sociales continuent de voir leurs financements augmenter, d'autres publics comme les actifs occupés et les demandeurs d'emploi subissent des baisses. Les dépenses pour les actifs occupés ont diminué de 4,9 %, tandis que celles pour les demandeurs d'emploi ont chuté de 1,2 %. La diminution des formations financées par les régions, l’État, et France Travail a également contribué à cette baisse générale des dépenses pour certains publics.
En conclusion, bien que les dépenses pour la formation professionnelle et l’apprentissage aient augmenté en 2023, cette évolution est marquée par des disparités entre les différents financeurs et bénéficiaires. L'apprentissage continue de jouer un rôle central dans la formation des jeunes, mais d'autres catégories de la population, notamment les demandeurs d'emploi et les actifs occupés, sont davantage affectées par les baisses de financement et les régulations mises en place, notamment concernant le CPF.

SOURCE : AEF INFO

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