Le Medef plaide pour un usage prioritaire du CPF afin de renforcer la formation à l'IA

Pour favoriser l'appropriation de l'intelligence artificielle "grâce aux leviers de performance que sont la formation, la certification, le recrutement et l'identification des viviers de formation les plus pertinents", le Medef recommande de former 100 000 salariés en mobilisant prioritairement le compte personnel de formation (CPF). L'organisation patronale propose également de moduler le reste à charge pour les TPE et PME. Cette mesure fait partie des 10 propositions formulées à l'issue du Tour de France sur l'IA, qui s'est achevé le 4 février 2025. Parmi ces suggestions, figurent aussi la structuration d'une offre de mentorat interentreprises et l'extension des programmes d'acculturation à tous les salariés.
Déployer des formations adaptées à l'IA, en particulier pour les TPE et PME, et permettre à 100 000 salariés de se former grâce à un fléchage prioritaire du CPF vers les parcours préparant à l'utilisation de cette technologie : voici l'une des dix propositions principales du Medef. Ces recommandations ont été émises en amont du sommet pour l'action sur l'IA et résultent du Tour de France organisé entre le 30 octobre 2024 et le 4 février 2025 en collaboration avec Numeum. Cet événement a réuni près de 3 000 participants à travers 20 étapes, permettant d'établir un bilan sur le déploiement de l'IA en France, ses avancées, ses obstacles et les opportunités d'accélération au service des entreprises et de l'économie.
Une perception contrastée de l'IA
D'après une étude réalisée par le Medef et Odoxa en septembre dernier, 61 % des Français considèrent l'IA comme une menace. Cependant, parmi ceux qui l'utilisent dans leur cadre professionnel, 77 % la perçoivent comme une opportunité. Actuellement, seuls 13 % des salariés déclarent employer l'IA dans leur travail, tandis que 46 % affirment qu'elle n'est pas utilisée dans leur entreprise et qu'aucune introduction n'est prévue. Plus généralement, 71 % des salariés de TPE considèrent cette technologie comme une menace pour leur emploi. Cette appréhension est partagée par 70 % des travailleurs indépendants, des habitants de zones rurales ou de petites villes, ainsi que par 68 % des femmes et 67 % des salariés de plus de 50 ans.
Identifier les viviers de formation les plus pertinents
"Dans un contexte marqué par l'évolution des métiers et la disparition de certaines tâches, la question des compétences est cruciale. Elle s'inscrit dans une véritable stratégie RH, tant au niveau des entreprises que de la nation", souligne le Medef. L'organisation insiste sur le rôle des entreprises et des pouvoirs publics pour garantir une gestion efficace des ressources humaines face aux enjeux de l'IA. "Le Medef se doit d'informer et d'accompagner les entreprises dans le paysage complexe des ressources humaines, en mobilisant les leviers de performance que sont la formation, la certification, le recrutement et l'identification des viviers de formation les plus pertinents", poursuit-elle, en mettant l'accent sur la nécessité de favoriser l'accès des femmes à ces formations.
Modifier la perception de la formation numérique constitue souvent une étape essentielle pour développer une stratégie de formation à l'IA dans les entreprises. Il s'agit notamment de considérer ces dépenses comme un investissement stratégique plutôt que comme une charge. Selon le Medef, il est primordial de permettre aux TPE et PME de s'appuyer sur des salariés formés afin de déployer cette technologie. Pour cela, l'organisation préconise un fléchage prioritaire du CPF vers ces parcours et la modulation du reste à charge appliqué aux utilisateurs. De telles mesures pourraient s'inscrire dans la stratégie nationale sur l'IA et inciter les employeurs à intégrer ces formations dans leur plan de développement des compétences.
Former tous les salariés
Parmi ses recommandations, le Medef suggère d'associer les investissements en IA à un plan de formation interne global incluant l'ensemble des salariés et pas seulement les cadres. "Cela permettra de démocratiser les compétences en IA, d'améliorer l'efficacité opérationnelle, de réduire les résistances au changement, de favoriser une culture de l'innovation et d'accroître la sécurité et l'éthique. Il est essentiel que les utilisateurs comprennent les implications éthiques et les enjeux de sécurité liés à l'utilisation de l'IA", précise l'organisation patronale.
Alors que 41 % des actifs occupés rencontrent des difficultés dans l'utilisation des outils numériques professionnels, le Medef encourage également le mentorat inversé. Cette approche vise à favoriser la montée en compétences en IA des générations "non digital native" et des personnes en situation d'illectronisme. "Ces moments d'échange et de partage de connaissances contribuent à la construction d'un collectif apprenant", affirme le Medef.
Dans la même dynamique, l'organisation propose de créer un "mentorat interentreprises" afin de soutenir le déploiement de l'IA dans le monde du travail. Dans la continuité des initiatives menées par les Medef territoriaux, cette démarche pourrait aboutir à la labellisation "IA mentor" pour les dispositifs les plus avancés en matière d'accompagnement des entreprises vers l'adoption de l'IA.

SOURCE : AEF INFO

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