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ÉDUCATION
31
October 2024

Le repas à un euro pour tous les étudiants sur le point d'être acté

La commission des Finances de l'Assemblée nationale a validé, mardi, un amendement au projet de loi de finances visant à généraliser le tarif d'un euro par repas dans les CROUS pour tous les étudiants. L'application de cette mesure dépend désormais de l'adoption du texte dans l'hémicycle. C'est un pas de plus vers la généralisation du repas à un euro pour tous les étudiants. Un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été adopté en ce sens, mardi, en commission des Finances de l'Assemblée nationale. Présenté par le groupe Écologiste et Social, son application sera effective uniquement si le projet de loi est adopté par l'Assemblée nationale.

Le vote solennel de ce projet, actuellement examiné dans l'hémicycle, est prévu pour le 5 novembre. Cependant, comme pour la première partie du budget de l'État la semaine dernière, il est incertain que les députés achèvent les débats dans les délais impartis. Dans le cas contraire, ou si le projet de loi était rejeté par l'Assemblée, la version initiale du gouvernement serait alors transmise au Sénat, sans cet amendement, ainsi que d'autres.

Un étudiant sur trois saute des repas

Le repas à un euro n'est pas une nouveauté, car il a été instauré en 2020. À l'origine, ce tarif était réservé aux étudiants boursiers, mais il a ensuite été élargi aux non-boursiers en situation de précarité. L'année dernière, les socialistes avaient échoué, à une voix près, à faire adopter une proposition de loi en faveur de sa généralisation.

« Il y a un jeune sur trois aujourd'hui, parmi ceux qui sont interrogés, qui déclare sauter souvent ou régulièrement des repas », a déclaré mardi la députée socialiste Céline Hervieu en faveur de l'amendement. Elle se réfère à un baromètre réalisé par l'association Cop1 et l'Ifop sur la situation des étudiants en France, publié mi-octobre. Dans ce sondage, 36 % des étudiants interrogés admettent avoir sauté souvent ou parfois des repas par manque d'argent, un chiffre qui grimpe à 60 % parmi les bénéficiaires de cette association, qui propose également une aide alimentaire aux étudiants.

Selon le groupe Écologiste et Social, la généralisation de ce repas à un euro aurait un coût estimé à 90 millions d'euros par an. La députée LFI Marie Mesmeur a également défendu un amendement similaire, mais avec un montant bien plus élevé, évalué à 400 millions d'euros. Elle a rappelé que « seul un étudiant sur quatre est boursier », ce qui illustre que seule une petite partie des étudiants bénéficie actuellement du repas à un euro.

Pas d'unanimité

Bien que l'amendement ait été adopté, il n'a pas fait l'unanimité au sein de la commission. Pour le groupe Renaissance, le rapporteur spécial Thomas Cazenave s'y est opposé, le qualifiant de « très régressif » et de « plus injuste qui soit ». « Pourquoi offrir un repas gratuit à tous les étudiants, quelle que soit la situation familiale ou les revenus des parents ? », a-t-il interrogé. En réponse, le député LFI Aurélien Lecoq a soutenu que « le principe d'universalité de droit est profondément républicain et s'applique dans de nombreux services publics ».

Le deuxième rapporteur spécial, Charles Sitzenstuhl, également de Renaissance, a voté contre, arguant que « les tarifs au CROUS sont des tarifs sociaux, voire très sociaux ». Il a souligné que cela représente déjà un « effort substantiel » de la part de la puissance publique et donc des contribuables. Actuellement, un repas au CROUS est facturé 3,30 euros pour tous les étudiants, quel que soit leur revenu, alors que son coût de revient est estimé à 8 euros.

Un coût de la vie de plus en plus élevé

La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) plaide depuis longtemps pour cette généralisation, surtout dans un contexte où la précarité étudiante ne cesse d'augmenter.

« Trois étudiants sur quatre disposent de moins de 100 euros par mois, soit moins de 3,33 euros par jour, pour s'alimenter, se soigner, s'habiller, se cultiver, se divertir », après avoir réglé leurs charges fixes, selon la dernière étude sociologique de Linkee, une association d'aide alimentaire aux étudiants, remise au ministère de l'Enseignement supérieur. « On ponctionne surtout sur l'alimentation et le loisir, ce qui a un impact énorme sur la santé mentale », a déploré fin septembre Yanis Jaillet, secrétaire général de l'Union étudiante Bordeaux.

De son côté, le syndicat étudiant Unef a calculé mi-août que le coût de la vie étudiante augmente de 2,25 % pour l'année universitaire 2024-2025, représentant un alourdissement des dépenses de « 482,16 euros » par an. Cette augmentation est relativement modérée après une hausse de 6,47 % l'année précédente, mais elle porte à 27,76 % l'accroissement du coût de la vie étudiante depuis 2017, selon cette organisation qui réalise ce calcul chaque année depuis vingt ans.

Le niveau de vie des étudiants est ainsi affecté par la hausse des tarifs d'inscription universitaire (+2,93 %), des coûts de l'énergie (+4,8 %), des loyers dans les résidences CROUS (+3,5 %) et hors résidences CROUS (+1,08 %), ainsi que par une inflation modérée des prix des produits alimentaires (+0,82 %).

SOURCE : LA TRIBUNE

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