Législatives 2024 : plongée dans l'incertitude pour Parcoursup

Les élèves de terminale planchent ce mardi sur l'épreuve de philosophie du bac. Pour la plupart d'entre eux, l'enjeu principal de l'accès à l'enseignement supérieur via Parcoursup est déjà derrière eux. Mais le résultat des législatives pourrait entraîner une remise en question de la plateforme pour l'an prochain.
C'est le coup d'envoi des épreuves générales du bac pour les élèves de terminale qui travaillent ce mardi sur la philosophie. Pour la plupart d'entre eux, l'enjeu n'est pas tant d'obtenir le bac - 90,9 % l'ont décroché l'an dernier - que de réussir à entrer dans la formation supérieure de leur choix.
Pour cela, tout s'est joué bien plus tôt, avec la finalisation des vœux sur Parcoursup début avril. Dès le 30 mai, les lycéens ont commencé à recevoir leurs résultats d'affectation.
Cette logique sera-t-elle encore en vigueur l'an prochain ? La question se pose car de nombreux acteurs politiques promettent, dans le cadre de la campagne des élections législatives anticipées, de supprimer la plateforme.
Le RN veut « redonner sa place » au bac
Le calendrier actuel « entraîne de lourdes conséquences sur le déroulement des études en classe de terminale », critiquait le RN en présentant une proposition de loi en avril 2023. Son auteur, le député Roger Chudeau, veut « redonner au baccalauréat sa qualité de premier grade universitaire ». Dans une interview à « L'Etudiant », Marine Le Pen avait promis en 2022 de « rétablir les anciennes séries générales avec les mathématiques pour tous ». Depuis, le RN a affiné son programme pour « remplacer cette procédure » qu'il juge « injuste et inefficace » et « redonner sa place au baccalauréat ».
La gauche promet la fin de la sélection à l'université
À gauche, les différents candidats à l'élection présidentielle de 2022 s'étaient eux aussi accordés sur la suppression de Parcoursup. Le PS avait dit vouloir l'« abroger » pour éviter une « angoisse terrible dans les familles ». Les écologistes voulaient mettre fin « à cette boîte noire » perçue comme « un algorithme totalement déshumanisé ». Jean-Luc Mélenchon avait qualifié la plateforme de « brise-vocation où les jeunes gens n'apprennent qu'à mentir en écrivant dix lettres de motivation différentes ». Et le candidat communiste, Fabien Roussel, l'avait comparée au « Koh-Lanta de l'orientation, mais sans totem d'immunité ».
« On s'est plantés »
« La suppression de Parcoursup, c'est ce que je crains le moins », confie pourtant un expert. « Quand la question va se poser, que peuvent faire les uns et les autres ? Créer 50 000 places en licence de psychologie parce que 50 000 jeunes veulent y aller ? J'en doute. »
Parcoursup sème pourtant aussi le trouble au sein de l'exécutif. « On s'est plantés, il faut savoir l'amender », lâche un proche d'Emmanuel Macron, en se désolant que, sur le terrain, ce soit l'un des plus gros sujets de préoccupation des électeurs. Le gouvernement a pourtant fait évoluer la plateforme au fil des années pour l'améliorer. Mais le RN aime à rappeler qu'Emmanuel Macron lui-même, en 2022, avait désigné Parcoursup comme « une usine à stress ».
Le problème ne relève pas tant de la plateforme que du travail d'orientation des élèves qui doit commencer « plus tôt », jugeait-il alors. Il faut que « dès le collège, il y ait plusieurs heures par semaine où on aide à l'orientation des jeunes et des familles », plaidait Emmanuel Macron. En août dernier, dans une interview au « Point », il avait parlé de la « bataille de l'orientation », en indiquant vouloir « faire entrer les métiers au collège » dès la classe de cinquième, pour « lutter contre l'assignation à résidence ». L'idée consistait à « généraliser » une demi-journée baptisée « Avenir professionnel », pour tous les élèves de cinquième, à raison d'une fois tous les quinze jours.
La découverte des métiers pour tous les collèges est devenue obligatoire en septembre dernier, mais l'obligation de le faire dès la cinquième est prévue pour la prochaine rentrée. Les chefs d'établissement sont seulement « invités », aujourd'hui, « dans toute la mesure du possible, à organiser » des actions. Le principe de la demi-journée n'est pas non plus une obligation. La règle consiste seulement à l'inscrire « dans l'emploi du temps des élèves », sur des heures de permanence ou de manière groupée à un moment précis de l'année pour favoriser notamment des rencontres avec des professionnels.

SOURCE : LES ECHOS

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