L’enseignement de l’allemand en chute libre

L'enseignement de l'allemand en France connaît une crise sans précédent. L'association pour le développement de l'enseignement de l'allemand en France (ADEAF) a récemment publié des chiffres alarmants, mettant en lumière la baisse continue du nombre d'élèves français choisissant d'apprendre la langue de Goethe. Cette situation soulève de vives inquiétudes quant à l'avenir de la langue en France.
Une situation de plus en plus préoccupante
Dans une note intitulée « Les effectifs en allemand dans le second degré », l'ADEAF revient sur une tendance inquiétante. Ce document fait suite à une première publication en 2022, qui mettait déjà en évidence la chute dramatique du nombre d'élèves apprenant l'allemand. En 1994, plus de 600 000 élèves optaient pour l'allemand comme première langue vivante. En 2021, ce chiffre était tombé à moins de 150 000. Une réduction impressionnante qui témoigne d'un désintérêt croissant pour cette langue.
Thérèse Clerc, présidente de l'ADEAF, exprimait alors ses préoccupations : « L’allemand court le risque de basculer dans les langues rares », soulignant l’urgence de la situation. Aujourd'hui, l'ADEAF redoute une nouvelle aggravation de cette tendance.
Une chute continue et des prévisions inquiétantes
Malheureusement, deux ans après cette première alerte, la situation ne s'est pas améliorée. Dans sa publication la plus récente, l'ADEAF prévient que sans mesures concrètes de la part du gouvernement, environ 200 000 élèves de moins choisiront l'allemand d’ici 2027. Les prévisions sont alarmantes, et l'association insiste sur la nécessité d’une action forte pour stopper cette tendance.
L’hémorragie des effectifs en allemand continue donc, avec des chiffres particulièrement préoccupants. En 2023, seulement 12,9 % des collégiens et 18,4 % des lycéens choisissent l'allemand, un taux qui n’a jamais été aussi bas depuis plusieurs décennies.
Un problème majeur à long terme
La situation est encore plus préoccupante concernant l’allemand comme première langue vivante. En 2023, seulement 2,4 % des élèves l'ont choisie. Cette baisse drastique suggère non seulement un désintérêt grandissant pour la langue de Goethe, mais aussi une remise en question de sa place dans le système éducatif français.
Des engagements gouvernementaux insuffisants
Le gouvernement a annoncé des objectifs ambitieux pour inverser cette tendance : une augmentation de 5 % du nombre d’élèves d’ici 2025 et de 10 % d’ici 2030. Cependant, ces engagements n’ont pour le moment pas donné lieu à des actions concrètes suffisantes. L'ADEAF déplore le manque de mesures volontaristes du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse (MENJS) pour soutenir l’enseignement de l’allemand.
Si cette dynamique de baisse continue, l'allemand risque effectivement de devenir une langue marginale, reléguée au rang de « langue rare ». L'ADEAF appelle donc à une action immédiate pour préserver l'enseignement de cette langue en France et éviter qu’elle ne disparaisse des programmes scolaires.

SOURCE : VOUSNOUSILS

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