Les activités extrascolaires qui permettent de se démarquer pour intégrer Sciences Po

Intégrer Sciences Po est un objectif réalisable pour de nombreux étudiants, mais se démarquer parmi les candidats requiert plus qu’un bon dossier académique. Les activités extrascolaires peuvent jouer un rôle déterminant dans le processus d’admission, à condition qu’elles soient sincères et significatives. Les opportunistes sont rapidement repérés par le jury, surtout lors de l’épreuve orale.

Comment se passe l’admission à Sciences Po ?

Depuis la suppression du concours d’entrée, l’admission à Sciences Po se fait via Parcoursup. Les candidats doivent soumettre un dossier complet, et si celui-ci est retenu, ils passent un oral d’admission à distance. Cet oral, d’une durée de 25 minutes, se déroule en trois parties :

1. Une présentation personnelle permettant d’évoquer ses activités extrascolaires et engagements.
2. Le commentaire et l’analyse d’une image choisie parmi deux propositions.
3. Un échange libre avec les examinateurs sur les motivations du candidat.

Le jury accorde une attention particulière aux activités extrascolaires, car elles reflètent la personnalité et l’implication des candidats.

Les activités sociales et humanitaires, un atout de poids

Les engagements dans des causes sociales sont souvent valorisés par les jurys. Anna, étudiante en master de droit économique à Sciences Po, partage son expérience : « Au lycée, je me suis engagée dans deux associations d’aide aux migrants au Maroc. Cette expérience m’a beaucoup enrichie, et je pense qu’elle a plu au jury lors de mon admission.»

Rémi Chautard, professeur de mathématiques et membre du jury des bachelors, confirme cette approche : « Nous recherchons des profils actifs, qui montrent comment ils prennent leur destin en main. Les engagements opportunistes, en revanche, sont vite détectés à l’oral.»

Le sport et la culture, d’autres chemins pour briller

Tout le monde n’a pas une vocation humanitaire, et d’autres activités peuvent tout autant s’avérer payantes. Paul, également étudiant en master de droit économique, est membre de l’Association Sportive de Sciences Po. Il affirme que son engagement sportif a joué un rôle positif : « Le jury apprécie les profils multiples et singuliers. Dans mon cas, ma passion pour le rugby, exprimée dans ma lettre de motivation, a été un vrai plus.»

Claire, étudiante en bachelor, raconte avoir choisi une activité différente : « J’écrivais pour le journal de mon lycée, non pas pour intégrer Sciences Po mais parce que j’aimais ça. Cette sincérité a été un atout. Le jury sent quand l’engagement est authentique.»

La sincérité, une qualité essentielle

Selon Rémi Chautard, la passion prime sur l’apparence des engagements : « Certains construisent des écoles en Afrique, mais s’ils le vivent comme des vacances, cela se voit immédiatement. L’authenticité est cruciale.» Il ajoute : « Un candidat sincère, même avec une passion peu commune comme les transports en commun, peut être très convaincant s’il montre une réflexion et une vision d’ensemble.»

L’engagement, un plus mais pas une obligation

Malgré l’importance accordée aux activités extrascolaires, celles-ci ne sont pas déterminantes. Louis Dubost, professeur de droit et d’histoire des idées à Sciences Po, explique : « Nous valorisons davantage les connaissances des candidats que leurs engagements. Ce dernier reste un élément secondaire. Ce qui compte, c’est leur esprit critique et leur capacité à approfondir leurs actions.»

Des profils variés et des tendances émergentes

Les profils des candidats évoluent. Louis Dubost souligne l’essor de jeunes autoentrepreneurs : « Voir des étudiants tout juste majeurs posséder une entreprise est impressionnant. Ça reflète un esprit d’initiative remarquable.»

De nombreux candidats s’impliquent également dans des associations, souvent liées aux minorités, ou participent au scoutisme, une activité qui reste bien vue par le jury. « Le scoutisme offre une expérience d’entraide et de service à la communauté, très appréciée dans le cadre des admissions», conclut Louis Dubost.

Vers un engagement renforcé au sein de Sciences Po

Une fois admis, les étudiants de Sciences Po poursuivent leur engagement au travers du « Parcours civique », un dispositif étendu sur les trois années de bachelor. Il inclut un stage et un projet civique de leur choix.

Ainsi, s’engager dès maintenant peut non seulement enrichir le dossier d’admission, mais aussi préparer les candidats à tirer pleinement parti des opportunités offertes par Sciences Po pour se construire un avenir prometteur.

SOURCE : LE FIGARO ÉTUDIANT