Les appareils numériques dans les classes, « une arme à double tranchant » : pourquoi l’opération « portable en pause » se généralise

Élisabeth Borne l’a confirmé : dès ce lundi 1er septembre, les portables sont interdits dans tous les collèges de France. L’expérimentation menée depuis un an dans 200 établissements volontaires, ainsi que l’avis de nombreux experts, a convaincu le ministère d’étendre la mesure à l’ensemble des 7 000 collèges du pays.
Une interdiction déjà ancienne mais peu appliquée
En théorie, l’usage du téléphone portable est proscrit à l’école depuis 2018. Dans les faits, la décision revenait aux chefs d’établissement, ce qui entraînait une application très variable selon les moyens et les contextes locaux. Résultat : la règle restait largement contournée.
Le dispositif "portable en pause" change la donne en rendant la mise hors service obligatoire pendant toute la période des cours. Objectif : instaurer une discipline claire et homogène.
Des incidents en forte baisse dans les établissements test
Au collège Victor-Schoelcher, à Ensisheim (Alsace), dirigé par Isabelle Anastasi, la différence est nette depuis un an. "Nous avions encore beaucoup d’incidents : des enfants filmaient dans les toilettes, des bagarres postées en vidéo, des parents posaient des traceurs, sans parler de l’utilisation cachée en classe. On s’est dit que ça valait le coup d’essayer", explique-t-elle.
Depuis l’interdiction, le climat scolaire s’est apaisé. Moins de tensions, davantage de concentration en cours et une réduction des conflits liés aux réseaux sociaux.
Un défi pour l’éducation nationale
Si les résultats semblent encourageants, des défis persistent. Les établissements réclament davantage de moyens pour stocker les téléphones, avec des casiers ou des pochettes sécurisées, et un accompagnement pédagogique pour sensibiliser les élèves.
Des enseignants soulignent également que les appareils numériques peuvent être utiles lorsqu’ils sont intégrés dans un cadre éducatif précis : calculatrices, applications pédagogiques ou outils de recherche. D’où l’idée d’une "arme à double tranchant", nécessitant un équilibre entre interdiction stricte et usages pédagogiques encadrés.
Le ministère veut désormais capitaliser sur ces retours pour généraliser progressivement le dispositif et éviter des disparités entre collèges.

SOURCE : CHALLENGES

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