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ÉDUCATION
10
October 2024

Les doyens de pharmacie demandent "la création d’une voie de recrutement complémentaire" sur Parcoursup

Pour la troisième année consécutive, la Conférence des doyens des facultés de pharmacie alerte sur les places non pourvues en filière de pharmacie, près de 300 pour la rentrée 2024, selon un communiqué de presse du 9 octobre. Les doyens souhaitent mettre fin à la "hiérarchisation" des filières de santé au sein de la première année commune, et "retrouver leur souveraineté dans leur mode de sélection". Ils demandent donc "la création d’une voie de recrutement complémentaire permettant aux néo-bacheliers de s’inscrire directement en première année de pharmacie via Parcoursup".

La Conférence des doyens des facultés de pharmacie, présidée par Vincent Lisowski (université de Montpellier), signale une nouvelle fois le problème des places non pourvues en deuxième année, avec 293 places vacantes cette année, selon le communiqué de presse du 9 octobre 2024. Depuis la réforme de l’accès aux études de santé, la filière pharmacie rencontre de grandes difficultés à remplir ses promotions de deuxième année. En 2022, plus de 1 100 places étaient restées vacantes, avant que ce chiffre ne descende à 471 en 2023.

Des UFR toujours en difficulté

Cette diminution du nombre de places vacantes est moins importante pour la rentrée 2024, grâce aux actions menées pour "renforcer la visibilité et l’attractivité des métiers de la pharmacie et des études qui y conduisent". La majorité des 24 facultés de pharmacie atteint un niveau de recrutement en deuxième année correspondant à "au moins 85 % de l’effectif attendu". Cependant, certaines UFR restent en difficulté, avec plusieurs dizaines de places non pourvues, précise la conférence.

Sur les 3 594 places proposées, seulement 3 078 ont été pourvues par des étudiants inscrits en Pass et LAS, et 247 via les passerelles. Malgré les initiatives locales et nationales, la réforme peine à s’imposer, et de nombreux bacheliers motivés par la pharmacie préfèrent partir étudier à l’étranger avant de revenir exercer en France, regrettent les doyens. Ils déplorent également l’absence d’un "mode de sélection lisible" pour le recrutement des étudiants en pharmacie.

La conférence s’inquiète aussi du niveau hétérogène des étudiants entrants en deuxième année, parfois associé à un taux de redoublement plus élevé qu’auparavant dans certaines facultés.

Création d’une voie de recrutement complémentaire

Les doyens réitèrent donc leurs propositions, jusqu’à présent ignorées, afin de mettre fin à ce "gâchis humain". Ils appellent à la création d’une voie de recrutement complémentaire permettant aux néo-bacheliers de s’inscrire directement en première année de pharmacie via Parcoursup.

Ce nouveau mode de recrutement, selon eux, permettrait d’attirer rapidement les lycéens intéressés par la filière et de rendre la formation plus visible dès la plateforme Parcoursup. Il permettrait également d’accueillir en deuxième année les étudiants ayant eu besoin de mûrir leur projet.

Cependant, ce dispositif nécessiterait une adaptation des textes réglementaires pour identifier une première année spécifique à la filière pharmacie et autoriser une dérogation des flux à hauteur de 70 %, une mesure jugée inévitable pour toutes les filières de santé dans le système actuel.

Une sortie du dispositif d’entrée dans les études de santé

Les doyens rappellent que la filière pharmacie n’avait aucun mal à remplir ses promotions de deuxième année avant que le concours ne devienne commun avec les autres filières de santé. Selon eux, la mise en place de la Paces a accentué la hiérarchisation entre les professions et les filières, créant des difficultés de recrutement.

L’annonce de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal d’augmenter les capacités de formation des UFR de médecine constitue également une source d’inquiétude pour les doyens, car cela pourrait nuire à la capacité de recrutement en pharmacie dans le cadre actuel.

Face à cette situation, les doyens estiment qu'il serait irresponsable de continuer sur cette trajectoire initiée par la Paces. Sans mesures ambitieuses pour soutenir la filière pharmacie dans les mois à venir, les communautés universitaire et professionnelle envisageraient une sortie du dispositif d’entrée dans les études de santé.

Plusieurs doyens de faculté de pharmacie sont prêts à expérimenter ce nouveau dispositif, et les communautés universitaires y sont largement favorables, conclut la conférence.

SOURCE : AEF INFO

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