Les jeunes ingénieurs se détournent de l'industrie au profit des services

Les jeunes diplômés s’orientent de plus en plus vers des sociétés d’ingénierie
L’étude annuelle de l’association Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF), publiée le jeudi 3 octobre, révèle que les jeunes ingénieurs français privilégient désormais les sociétés d’ingénierie, les bureaux d’études et les services informatiques, au détriment de l’industrie traditionnelle.
Au cours des deux dernières années, 11 % des jeunes diplômés des écoles d’ingénieurs ont été recrutés par des sociétés d’ingénierie et des bureaux d’études. Une nette progression par rapport aux 7 % observés précédemment.
Cependant, Bernard Cathelain, président de l’IESF, note une légère baisse du nombre de jeunes ingénieurs entrant directement dans l’industrie. Ce secteur, qui accueillait jusqu’à 38 % d’entre eux, semble aujourd’hui moins attractif, même s’il reste majoritaire parmi les débouchés. « L’industrie attire moins qu’auparavant, bien qu’elle demeure un secteur dominant », précise-t-il.
Une présence féminine qui stagne
Malgré une insertion professionnelle globalement favorable, avec 100 % des jeunes diplômés trouvant un emploi, l’étude observe une légère baisse des CDI et une dégradation des salaires par rapport à l’année précédente. En 2023, 73,6 % des jeunes ingénieurs ont signé un CDI, contre 76,5 % en 2022, tandis que le nombre de CDD est passé de 15,4 % à 20,3 %. En ce qui concerne les salaires, ceux du plus bas niveau sont passés de 34 000 euros en 2022 à 29 000 euros en 2023. Pour les niveaux supérieurs, la rémunération moyenne a également légèrement baissé, passant de 43 500 euros à 42 500 euros.
La féminisation de la profession reste limitée, avec seulement 29 % de femmes parmi les 46 500 ingénieurs diplômés en 2023. Les femmes représentent 24,2 % des ingénieurs en activité, un chiffre stable par rapport aux années précédentes. « Nous sommes sur un palier, avec une proportion de femmes ingénieurs oscillant entre 26 et 29 % depuis 2011 », observe Marie-Liesse Bizard, présidente de l’observatoire des ingénieurs scientifiques.
L’étude pointe également une diminution du nombre de jeunes filles suivant des formations d’ingénieurs, en particulier dans les classes préparatoires et les grandes écoles. Une tendance qui inquiète de plus en plus les experts du secteur, bien que Bernard Cathelain se dise « opposé » à l’idée de quotas pour favoriser la parité dans ces formations.

SOURCE : LE FIGARO ÉTUDIANT

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
