Les Mines Saint-Étienne lancent un nouveau parcours d’excellence postbac

L’école des Mines Saint-Étienne inaugure à la rentrée 2025 un cycle préparatoire et diplômant en ingénierie et santé. Ce programme vise à répondre aux enjeux de demain en attirant de nouveaux profils vers les métiers de l’ingénierie et en les préparant aux exigences du marché du travail. Jacques Fayolle, directeur des Mines Saint-Étienne, nous éclaire sur cette initiative ambitieuse.

Que propose le nouveau cycle préparatoire en ingénierie et santé ?

Conçu en partenariat avec la faculté de médecine de Saint-Étienne, ce programme de deux ans repose sur une classe préparatoire aux grandes écoles. À la différence des prépas classiques, il ne prépare pas à un concours, mais à l’intégration des cycles ingénieurs des Mines Saint-Étienne, avec une orientation métier marquée.

Inspiré de la prépa physique-chimie (PC), ce cycle introduit des cours de biologie et de santé à la place d’une partie de la chimie. À l’issue des deux ans, les étudiants obtiennent un diplôme de l’école ainsi qu’une licence accélérée en sciences pour la santé, validant 180 crédits ECTS. Ce format est une première pour l’école, qui ne recrutait pas directement après le bac jusqu’à présent.

Comment est née cette idée ?

Le Ministère de l’économie et des finances, tutelle des Mines Saint-Étienne, a identifié un déficit d’ingénieurs en France, notamment dans le cadre de la Loi énergie verte. Pour y remédier, il a fixé l’objectif de former 1 000 ingénieurs supplémentaires par an d’ici 2027, soit une croissance de 20 à 25 %.

Pour atteindre cet objectif, Mines Saint-Étienne a capitalisé sur son expertise en ingénierie et santé. Depuis 20 ans, son Centre de recherche en ingénierie et santé (CIS) développe des technologies innovantes, notamment dans le domaine de la bioélectronique et des soins épileptiques. Ce nouveau programme cible des profils intéressés par les sciences dures et la médecine, leur offrant une formation mêlant ingénierie et santé.

Une formation pour les meilleurs élèves

Ce programme exigeant s’adresse à des étudiants de haut niveau, particulièrement ceux ayant suivi les spécialités SVT, maths/SVT ou physique/SVT au lycée. Un critère original du processus de sélection est l’importance accordée à la note de philosophie, afin d’encourager une réflexion éthique sur les enjeux liés à la santé et à l’ingénierie. Une soixantaine de places seront disponibles chaque année.

Quelles perspectives pour les diplômés ?

La majorité des diplômés rejoindront le cycle ingénieur des Mines Saint-Étienne ou d’autres établissements de l’Institut Mines Télécom, comme IMT Atlantique ou Télécom Sud Paris. Une passerelle permettra également à 10 % des promotions de rejoindre la 2ᵉ année de médecine.

Une opportunité pour attirer plus de jeunes femmes

L’un des objectifs implicites de ce programme est d’augmenter la proportion de femmes dans les écoles d’ingénieur, qui stagne actuellement autour de 27 %. En valorisant des compétences bi-disciplinaires, l’école espère attirer davantage de jeunes filles.

Des débouchés prometteurs dans un secteur en pleine croissance

Le domaine de la santé est de plus en plus technologique. Intelligence artificielle pour le dépistage, micro-électronique pour pallier des déficiences, ou encore dispositifs neuronaux : les applications sont nombreuses. Avec une population vieillissante et des défis croissants liés à la santé, les besoins en profils mêlant ingénierie et santé explosent.

Ce nouveau cycle se positionne donc comme une réponse ambitieuse et innovante pour former les talents qui relèveront ces défis.

SOURCE : LE PARISIEN