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ÉDUCATION
3
October 2024

Les niveaux de précarité étudiante sont plus bas dans les pays où les aides ne dépendent pas des ressources parentales

Tom Chevalier, chercheur au CNRS, invite, dans une tribune au Monde, à s’inspirer des systèmes de bourses des pays nordiques, où le « statut d’adulte » des étudiants est reconnu selon lui.

Comme chaque année à la rentrée universitaire, l’Union nationale des étudiants de France (Unef), syndicat étudiant, a dévoilé les chiffres concernant le coût de la vie étudiante. Bien que la hausse soit moins importante cette année (+2,25 %) par rapport à 2023 (+6,47 %), elle atteint tout de même 27,76 % depuis 2017. Cette augmentation n’a pas été compensée par la revalorisation des bourses étudiantes, ce qui pourrait aggraver la précarité étudiante déjà préoccupante en France.

Une réforme nécessaire du système d’aides

Pour réduire cette précarité, une réforme du système d’aides aux étudiants en France s’impose. Le système actuel est fondé sur une logique « familialisée » d’accès à la citoyenneté sociale des jeunes, où ces derniers sont avant tout perçus comme des enfants. Cela engendre plusieurs conséquences institutionnelles, notamment des limites d’âge élevées pour l’accès à certaines prestations sociales, telles que le RSA (accessible à partir de 25 ans en France). Ce modèle repose également sur l’implication de la politique familiale dans le financement des études supérieures, avec par exemple des aides fiscales pour les parents, ainsi que des bourses étudiantes basées sur les revenus parentaux.

Cette approche ne vise pas à garantir une indépendance financière aux étudiants, mais à combler l’aide insuffisante des parents pour les étudiants issus de milieux modestes. Elle reflète à la fois une logique « familialiste » (les parents sont les premiers responsables de l’aide financière) et redistributive (donner plus à ceux qui ont moins).

Une stratégie différente en Europe du nord

À l’inverse, certains pays européens, comme les pays nordiques, ont réformé ces systèmes « familialisés » pour mettre en place des aides indépendantes des ressources parentales. Dans ces pays, l’accès à la citoyenneté sociale des jeunes, y compris les étudiants, est « individualisé », ce qui leur reconnaît un véritable statut d’adulte. Dès 18 ans, ils peuvent accéder aux prestations sociales, et presque tous peuvent obtenir une bourse, souvent combinée à un prêt, contrairement à seulement un tiers des étudiants en France.

Ces systèmes ne considèrent pas que les parents doivent être les premiers à prendre en charge leurs enfants, ni qu’il faut adopter une approche « Robin des bois » en redistribuant principalement aux plus démunis. Ils représentent donc une alternative au modèle français actuel.

SOURCE : LE MONDE

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