L'institut polytechnique de Paris renforce son périmètre avec l'intégration de l'école des ponts

L'Institut polytechnique de Paris (IP Paris) continue de poursuivre son ambition de devenir un leader mondial dans le domaine des sciences et des technologies. Cette volonté se concrétise par l'intégration de l'École nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) et la fusion prévue, pour janvier 2025, entre l'Ensta Paris et l'Ensta Bretagne.
Avec l'arrivée de l'ENPC, l'IP Paris élargit son offre avec désormais six prestigieuses écoles d'ingénieurs, visant à rivaliser avec des institutions de renom telles que l'EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) ou le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Cette intégration représente un tournant significatif pour l'institut, qui dépasse les 10 000 étudiants, dont plus de 1 200 en doctorat.
Lors d'une conférence de presse tenue le 25 septembre, l'institut a également exposé ses priorités en matière de formation et de recherche, notamment dans les domaines de l'ingénierie maritime, du nucléaire et de l'intelligence artificielle.
L'intégration de l'enpc pour inclure de nouveaux champs de recherche
« Nous souhaitions élargir notre périmètre avec l'intégration de l'École des Ponts. C'est également une chance de renforcer notre dispositif pour la transition écologique et énergétique », déclare Thierry Coulhon, président du directoire de l'IP Paris depuis juillet. L'ENPC, reconnue dans les domaines du génie civil et de l'aménagement des territoires, est placée sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.
Anthony Briant, directeur de l'ENPC, ajoute : « Ce rapprochement fournira à nos partenaires industriels une réponse complète en matière de recherche. Il était crucial d'atteindre une taille critique pour nous positionner sur la scène internationale de l'enseignement supérieur et de la recherche. » L'établissement, situé à Champs-sur-Marne, envisage également l'ouverture d'une antenne sur le plateau de Saclay, à l'ouest de Paris, où se concentrent la majorité des activités de l'IP Paris.
La fusion entre l'ensta paris et l'ensta bretagne se concrétise
Avec la fusion entre l'Ensta Paris et l'Ensta Bretagne, qui se situe à Brest, annoncée pour le 1er janvier 2025, l'IP Paris élargit ses compétences vers l'ouest de la France, notamment dans les domaines de l'ingénierie maritime et des océans.
Un centre interdisciplinaire dédié aux mers et océans est également en projet. « Notre objectif est d'apporter une nouvelle dimension à l'IP Paris en intégrant le maritime, tout en établissant des liens avec la transition écologique et la préservation des océans. Nous avons déjà identifié une vingtaine de laboratoires intéressés par ces thématiques », précise Elisabeth Crépon, directrice de l'Ensta Paris.
L'IP Paris a remporté un appel à manifestation d'intérêt "Compétences et Métiers d'Avenir", inscrit dans le cadre du plan d'investissement France 2030, visant à former des experts en éolien flottant. Ce programme, à vocation européenne et internationale, accueillera une cinquantaine d'étudiants dès la rentrée 2025, avec pour objectif de former 250 diplômés d'ici cinq ans.
Répondre aux grands défis de la transition
En parallèle de ces évolutions, l'Institut polytechnique de Paris s'engage à relever les grands défis de la transition écologique et numérique, notamment à travers ses programmes de formation. À l'école Polytechnique, les étudiants de deuxième année du cycle ingénieur ont commencé un nouveau cours sur l'ingénierie durable, dirigé par la climatologue Céline Guivarch. « Ce cours vise à fournir une vision systémique des défis environnementaux et les connaissances nécessaires pour y faire face », explique Laura Chaubard, directrice de l'établissement.
De plus, l'ambition dans le domaine du nucléaire nécessite un renforcement des formations. L'Ensta Paris propose ainsi une nouvelle option sur le nucléaire en troisième année de cycle ingénieur. « Le secteur présente des besoins significatifs en termes de compétences, et nous saisissons cette opportunité pour élaborer de nouvelles offres de formation au niveau ingénieur », souligne Elisabeth Crépon.
L'intelligence artificielle au cœur des priorités
L'intelligence artificielle constitue également une thématique clé pour l'IP Paris. Le Genes (Groupe des écoles nationales d'Économie et de statistique), dont fait partie l'Ensae Paris, membre d'IP Paris, a pour but de former davantage d'ingénieurs en data science d'ici 2027, alors que 250 000 postes étaient vacants dans le monde en 2020. « Ce plan répond à la demande croissante d'experts capables d'analyser les données générées par le monde contemporain », indique Catherine Gaudy, directrice du Genes.
« Nous constatons que les données et l'IA jouent un rôle crucial dans l'élaboration des politiques publiques. Pour faire face au défi de la transition écologique, les experts en data science sont indispensables, et nous formons ces talents au sein de l'Ensae », ajoute-t-elle. Cette volonté d'augmenter les promotions de plus de 40 % s'accompagne d'un soutien financier de six millions d'euros, principalement pour le recrutement d'enseignants.
Par ailleurs, l'École polytechnique prévoit de créer plusieurs masters en sciences et technologies sur l'intelligence artificielle dans le cadre du projet "IA Cluster", visant à offrir des formations spécialisées tant en physique qu'en biologie. « Notre ambition est de former des profils interdisciplinaires maîtrisant ces nouvelles technologies, pour qu'ils disposent d'un bagage commun sur cet enjeu majeur de compétitivité », conclut Laura Chaubard.

SOURCE : L'ÉTUDIANT

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