L'oms alerte sur une augmentation du mal-être scolaire en europe, en asie centrale et au canada

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une alerte ce mercredi 13 novembre concernant une hausse significative du mal-être scolaire, particulièrement en Europe, en Asie centrale et au Canada. Selon l'OMS, les jeunes de 11, 13 et 15 ans ressentent moins de soutien et d'accompagnement positif dans leur parcours scolaire comparé à quelques années en arrière. Ce climat négatif a un impact direct sur leur santé mentale et touche plus particulièrement les filles que les garçons.

Une situation qui met en lumière la nécessité d'agir pour la santé mentale des jeunes

En septembre, le Premier ministre français Michel Barnier a déclaré que la santé mentale serait une « grande cause nationale ». Le rapport publié par l'OMS cette semaine valide cette déclaration, soulignant l'urgence de la situation. L'étude révèle que la pression scolaire ressentie par les adolescents européens, ainsi que ceux d'Asie centrale et du Canada, a augmenté, tandis que le soutien des familles et des pairs s'est progressivement réduit.

L'OMS a mené une étude sur le ressenti de 279 117 jeunes âgés de 11, 13 et 15 ans, répartis sur 44 pays d'Europe et d'Asie centrale, ainsi qu'au Canada. Les résultats sont préoccupants : en seulement quatre ans, la part d'adolescents se sentant soutenus a chuté de 73 % à 67 %. Cette baisse est particulièrement marquée chez les filles, avec seulement 64 % d'entre elles ressentant le soutien de leur famille, contre 72 % auparavant.

Des inégalités de genre de plus en plus marquées

Le rapport souligne que l’abandon ressenti par les jeunes ne se limite pas à la famille, mais s'étend aussi au soutien provenant des camarades. Moins de six collégiens et lycéens sur dix affirment bénéficier du soutien de leurs pairs, une diminution notable par rapport aux années précédentes. De plus, cette baisse est plus accentuée chez les filles.

La pression scolaire ressentie par les jeunes est également inégale entre les genres. En 2022, près de deux tiers des filles de 15 ans ont déclaré se sentir sous pression, contre 43 % des garçons du même âge. Irene García-Moya, l'une des autrices du rapport, souligne que « les filles sont souvent prises entre les attentes contradictoires de l’excellence académique et des rôles sociaux traditionnels, tandis que les garçons peuvent être soumis à des pressions pour paraître forts et autonomes, ce qui les décourage de chercher le soutien dont ils ont besoin ».

L'impact de l'environnement sur la santé mentale des jeunes

Le directeur régional de l'OMS, Hans Kluge, a indiqué que « les adolescents d’aujourd’hui sont confrontés à des défis sans précédent dans leur environnement social, ce qui peut avoir des conséquences à long terme sur leur santé et leurs perspectives d’avenir ». Il met en évidence que les jeunes qui bénéficient d'un soutien important, souvent dans des milieux plus favorisés, ont une meilleure santé mentale que ceux qui, au contraire, évoluent dans des environnements où le soutien est limité voire inexistant.

Des solutions pour améliorer le bien-être des adolescents

Pour améliorer le bien-être des jeunes, l'OMS recommande de prendre en compte les spécificités de chaque genre et de créer des environnements scolaires plus inclusifs. Parmi les solutions proposées, l'OMS suggère la réduction de la taille des classes, la mise en place de programmes de mentorat, ainsi que l'intégration de l'apprentissage socio-émotionnel dans les programmes scolaires. Ces mesures sont essentielles pour aider les adolescents à surmonter les défis actuels et à favoriser leur épanouissement dans un cadre scolaire plus bienveillant.

SOURCE : LIBÉRATION