Menaces de mort visant le proviseur du lycée Ravel à Paris : un an de prison avec sursis requis contre un homme

Un homme de 27 ans est actuellement jugé pour des menaces de mort proférées sur le réseau social X à l'encontre d'un proviseur de lycée parisien. Ce mercredi 2 octobre, le procureur a requis une peine d'un an de prison avec sursis.
Une peine d'un an de prison avec sursis a été demandée à l'encontre d'un homme de 27 ans, qui avait menacé de mort sur internet le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris, suite à une altercation avec une élève qui refusait de retirer son voile en février 2024.
Des menaces de mort en ligne
"Il ne m'apparaît pas acceptable aujourd'hui que la peur soit du côté des enseignants", a déclaré la procureure en s'adressant au prévenu, jugé pour provocation publique non suivie d'effet à commettre une atteinte volontaire à la vie.
L'affaire remonte au 28 février, lorsque Philippe Le Guillou, le proviseur du lycée, a eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'établissement. Le lendemain, plusieurs menaces de mort sont publiées en ligne, dont celle du prévenu sur son compte X : "C'est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien." Interpellé à la mi-mars, il a expliqué avoir écrit ce message "sur le coup de la colère", après que sa sœur lui ait rapporté l'incident survenu à l'école.
La plainte pour violence déposée par l'élève impliquée dans l'altercation a été classée sans suite fin mars pour "infraction insuffisamment caractérisée". "Je regrette profondément et je demande pardon", a déclaré le prévenu d'une voix contrite au tribunal. "J'ai écrit sans réfléchir, sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir pour le proviseur, ses proches et sa famille."
Des répercussions sur le proviseur
Philippe Le Guillou a parlé publiquement des répercussions de cette affaire pour la première fois devant le tribunal. "Pendant un temps, je ne prenais plus le métro, je ne me baladais plus dans le quartier, je regardais partout comme si j'étais en danger", a-t-il déclaré. En costume gris, il s'est remémoré les événements qui ont conduit à sa mise à la retraite anticipée. "Je n'ai jamais connu quelque chose d'aussi traumatisant, et pourtant j'ai géré beaucoup de choses difficiles", a-t-il poursuivi, lui qui a été proviseur pendant 30 ans.
"Ça a gâché ma dernière année", a-t-il ajouté avec un soupir, soutenu par de nombreux collègues présents dans la salle. Tout au long de l'audience, les assassinats de Samuel Paty en 2020 et de Dominique Bernard en 2023 ont été souvent évoqués, tout comme la laïcité et la difficulté de faire respecter les lois dans les établissements scolaires.
"C'est important de dire que dans les établissements publics, le personnel fait respecter la laïcité, mais que parfois, c'est difficile et que les gens ont peur", a rappelé Philippe Le Guillou. Le jugement a été mis en délibéré au 18 novembre.
Un troisième homme jugé en novembre
Mi-mars, un autre homme, également interpellé dans le cadre de cette enquête, a été jugé en comparution immédiate à Lisieux (Calvados). Il a été relaxé, mais le parquet a fait appel. Un troisième homme sera jugé en novembre à Bourg-en-Bresse, également pour des menaces en ligne contre le proviseur du lycée parisien.

SOURCE : BFM TV

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