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ÉDUCATION
8
July 2025

Mobilité des personnels dans l’Éducation nationale : quel bilan pour 2024 ?

Le bilan du mouvement 2024, présenté au CSA ministériel le 2 juillet 2025, révèle un taux de satisfaction de 20,7 % pour les enseignants du 1er degré en mobilité interdépartementale, et de 42,2 % pour les enseignants du 2nd degré. Des disparités territoriales et selon les corps sont encore importantes. La participation des personnels, en particulier dans le 1er degré, reste historiquement basse. Les syndicats alertent sur la vacance persistante de nombreux postes à profil.

Les enseignants du 1er degré : baisse historique de la participation

Mouvement interdépartemental

En 2024, 15 390 enseignants ont participé au mouvement interdépartemental, soit 4,7 % des effectifs, contre 5,1 % en 2023. Le taux de mutation reste stable à 20,73 %. Les départements littoraux concentrent toujours près d’un tiers des vœux. Une attractivité émergente de départements ruraux s’était manifestée entre 2020 et 2023, mais cette tendance ne se confirme pas en 2024. Les départements franciliens continuent de représenter l’essentiel des demandes de sortie, notamment la Seine-Saint-Denis et Paris.

Le ministère précise avoir veillé à préserver les académies déficitaires comme l’Île-de-France, la Guyane, Amiens et Mayotte. Le nombre de recours a augmenté de 11 %, 34 cas sur 39 ayant pu obtenir une mutation après accompagnement.

Mouvement intradépartemental

Près de 87 000 enseignants ont participé au mouvement intradépartemental, en recul par rapport aux deux années précédentes. Le taux de mutation s’élève à 63,8 %, en baisse par rapport à 2023 (66 %). Tous les participants obligatoires ont été mutés, mais seuls 42,5 % des volontaires non obligatoires ont obtenu satisfaction.

Le mouvement Pop (postes à profil)

Ce dispositif enregistre une forte progression : 95,93 % des postes publiés ont reçu au moins une candidature. Le MENESR note une amélioration qualitative des fiches de poste. Toutefois, 244 postes n’ont pas été pourvus, dont 64 sans aucune candidature.

Les enseignants du 2nd degré : stabilité globale mais disparités selon les corps

Le mouvement interacadémique a concerné 22 911 enseignants, en légère baisse par rapport à 2023. Le taux de satisfaction atteint 42,2 % pour les titulaires. Seuls les psy-EN voient leurs demandes augmenter. En revanche, les demandes sont en baisse pour les CPE, PLP, agrégés, certifiés et enseignants d’EPS.

Le dispositif POP a vu 402 postes proposés, mais seulement 232 pourvus. En intra-académique, 46 921 enseignants ont participé au mouvement, avec un taux de satisfaction de 44,1 %.

Les personnels de direction : hausse de la participation en 2024

Le nombre de postes vacants pour les chefs d’établissement est en baisse (-5 %), notamment en raison de moins nombreux départs à la retraite. 4 411 personnels sur 14 654 ont participé à la mobilité, soit 30 %, et 2 145 ont obtenu une nouvelle affectation.

La majorité des mutations concernent les collèges. 520 adjoints sont promus chefs d’établissement (24 % des mutations). La durée moyenne pour accéder à cette promotion reste de 8 ans, mais les écarts entre académies se creusent. 187 recours ont été déposés, avec satisfaction dans 57 cas.

Les inspecteurs : progression de la mobilité et taux de satisfaction modéré

529 inspecteurs ont participé à la mobilité, en hausse par rapport à 2023. Les IEN du 1er degré sont les plus nombreux (267), avec un taux de satisfaction de 59 %. Le motif principal reste la convenance personnelle.

Chez les IA-IPR, 181 demandes ont été enregistrées avec un taux de satisfaction proche de 50 %. La mobilité reste partiellement satisfaite, avec 176 postes vacants au total, en hausse par rapport à 2023.

Les personnels administratifs : baisse des candidatures malgré des offres stables

Les AAE ont eu accès à 103 postes (contre 102 en 2023), mais seules 98 candidatures ont été enregistrées (-39 %). Les SAENES ont eu accès à 142 postes (contre 149 en 2023), avec 196 candidatures.

Certaines académies comme la Corse, la Martinique ou Mayotte n’avaient aucun poste disponible. L’offre reste globalement stable, mais la participation diminue nettement.

Qu’en pensent les syndicats ? Les limites du système actuel

Pour le SE-Unsa, il est nécessaire de repenser les stratégies de mobilité, en particulier dans les zones peu attractives ou les Outre-mer, et sur les situations prioritaires (rapprochement familial, handicap).

Un groupe de travail est prévu à la rentrée 2025. Le syndicat critique aussi les biais genrés dans les recrutements sur postes à profil. La CFDT déplore également l’inefficacité du dispositif Pop, avec de nombreux postes vacants, et une mobilité perçue comme bloquée pour de nombreux enseignants.

SOURCE : AEFINFO

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