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ÉDUCATION
28
February 2025

Moins d'un actif sur deux a suivi une formation à but professionnel en 2022 (Insee)

Sept ans après la précédente édition, l’Insee publie un nouveau rapport Insee Références - Formation et emploi, qui synthétise les principales données sur la formation initiale, la formation professionnelle et l’insertion en France. Si le taux d’accès à la formation professionnelle reste stable depuis 2016, la désintermédiation du CPF et le PIC ont permis aux demandeurs d’emploi d’y accéder davantage. Malgré le levier du CPF monétisé, l’entrée en formation reste plus facile pour les jeunes et les plus diplômés. L’accès à l’information demeure le principal frein.

"En 2022, près d’un adulte de 18 à 69 ans sur deux, sorti de formation initiale, a suivi une formation. En considérant uniquement celles à but professionnel, cela concerne 36 % des adultes", indique Jérôme Domens, coordinateur du rapport avec Flora Vuillier-Devillers, lors de sa présentation le 12 février 2025.

Une hausse de l'accès à la formation pour les demandeurs d'emploi

L’accès à la formation des adultes reste globalement stable par rapport à 2016, année analysée dans le précédent rapport publié en 2018. Cependant, "on observe une hausse de quatre points du taux d’accès à la formation des demandeurs d’emploi", souligne Jérôme Domens. Cette progression est liée à la désintermédiation du CPF, instaurée par la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018, ainsi qu’aux effets du Plan d’investissement dans les compétences (PIC), lancé la même année.

Comme le rapport d’avril 2024 de l’Insee et de la Dares sur le recours à la formation des adultes en 2022, l’étude confirme que les jeunes actifs et les plus diplômés ont un meilleur accès à la formation. Les personnes en emploi se forment également plus facilement que les demandeurs d’emploi ou les inactifs.

Accès limité aux formations à but professionnel

En ciblant les 18-64 ans sortis du système éducatif, l’Insee constate que 57 % d’entre eux n’ont pas suivi de formation à but professionnel en 2022. Parmi eux, 49 % ne souhaitaient pas se former, tandis que 8 % auraient voulu le faire sans y parvenir.

Les personnes au chômage, résidant en Outre-mer, nées à l’étranger ou ayant de jeunes enfants expriment plus souvent un souhait insatisfait de formation. En particulier, une personne au chômage sur cinq aurait souhaité se former, contre 6 % des actifs en emploi.

Le non-recours à la formation est fortement lié aux caractéristiques de l’emploi : statut, catégorie socioprofessionnelle et taille de l’établissement. Ainsi, le souhait de formation varie selon le temps de travail, le type de contrat et l’ancienneté. Les personnes à temps partiel sont plus nombreuses à regretter leur absence de formation (9 %) que celles à temps plein (6 %).

Des objectifs différents selon le statut

Les raisons de suivre une formation varient selon le statut des individus. Ceux qui souhaitent se former sans y parvenir visent avant tout une évolution professionnelle :

  • 47 % veulent améliorer leurs perspectives de carrière
  • 46 % cherchent un emploi ou souhaitent en changer
  • 26 % veulent obtenir un diplôme ou un titre
  • 13 % souhaitent créer une entreprise

À l’inverse, ceux qui ont bénéficié d’une formation privilégient l’amélioration de leurs compétences (78 %), l’adaptation à leur poste actuel (65 %) et la préparation aux évolutions du travail (33 %). Ces différences s’expliquent en partie par la situation professionnelle : les personnes déjà en emploi ont plus facilement accès à la formation.

Importance du diplôme pour accéder à la formation

L'Insee confirme que les personnes les plus diplômées ont un meilleur accès à la formation professionnelle. Pourtant, les moins diplômés n’expriment pas une insatisfaction plus marquée. En 2022, 75 % des personnes ayant un niveau inférieur au bac ne se sont pas formées, soit deux fois plus que les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2.

Ces personnes sont aussi moins souvent en emploi et appartiennent plus fréquemment aux catégories ouvriers et employés, qui accèdent moins à la formation. Malgré cela, elles ne sont que 9 % à exprimer un souhait insatisfait de formation, contre 8 % pour l’ensemble des 18-64 ans.

Un constat similaire s’observe pour les personnes en difficulté avec l’écrit : 81 % ne se sont pas formées en 2022, et seulement 10 % auraient voulu le faire sans succès.

Le manque d’information, principal frein à la formation

Le principal obstacle à la formation reste l’accès à l’information. Parmi ceux qui ne souhaitent pas se former, 81 % n’ont reçu aucun conseil sur les formations existantes, et 75 % n’ont pas cherché à en obtenir.

Pour les actifs en emploi, l’employeur constitue la principale source d’information, notamment via l’entretien professionnel. Or, les cadres et les diplômés du supérieur, plus nombreux à bénéficier de ces entretiens, accèdent plus facilement à la formation.

Chez les demandeurs d’emploi, le service public de l’emploi (SPE) est la première source d’information, mais seuls 45 % d’entre eux identifient France Travail comme leur principal canal d’accès aux renseignements sur la formation.

Des freins personnels et professionnels

Outre le manque d’information, d’autres contraintes entravent l’accès à la formation, qu’elles soient professionnelles ou personnelles.

  • Les contraintes organisationnelles (familiales ou professionnelles) et financières sont les obstacles les plus fréquemment cités.
  • Le coût de la formation est un frein majeur pour les demandeurs d’emploi, les jeunes (18-24 ans) et les actifs peu diplômés.
  • 26 % des salariés souhaitant se former évoquent un refus ou un manque d’aide de leur employeur.
  • 31 % des demandeurs d’emploi et 36 % des inactifs déclarent que le service public de l’emploi ne leur a pas apporté de soutien suffisant.

SOURCE : AEFINFO

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