Mon master : cinq rumeurs à démystifier

Depuis le 25 février, les étudiants souhaitant intégrer une première année de master peuvent déposer leur candidature via la plateforme Mon master. Jusqu’au 24 mars, ils ont la possibilité de déclarer leurs vœux et de compléter leur dossier. Avec environ 8 000 formations accessibles, proposées par des établissements publics et privés en convention, cet outil s’impose comme une étape incontournable dans le parcours postbac. Toutefois, plusieurs idées reçues circulent à son sujet, notamment sur les réseaux sociaux et dans certains campus. Voici un tour d’horizon détaillé de cinq rumeurs et leur réalité.

La mobilité interacadémique est un handicap

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la mobilité entre académies ne constitue pas un frein à la sélection. Tandis que sur Parcoursup, certains rectorats encouragent les établissements à privilégier les lycéens locaux, la situation est bien différente pour Mon master. Chaque université est en compétition pour attirer les meilleurs profils, sans que l’origine géographique ne serve de critère déterminant. Comme l’explique Marie Ferru, professeure de géographie à l’université de Poitiers, l’objectif est d’évaluer le potentiel des candidats à partir de leurs notes et de leur dossier. Véronique Pauly, responsable de la mention culture, patrimoine et médiation à l’université Paris-Saclay, souligne que, dans un contexte de concurrence accrue, il est d’autant plus pertinent de recruter de manière large et de ne pas se limiter à une seule zone géographique.

La césure pénalise la candidature

Une autre idée répandue est que l’année de césure serait un frein à l’admission en master. En réalité, la césure est souvent perçue comme une expérience valorisante, permettant aux étudiants d’acquérir de nouvelles compétences et une vision élargie de leur parcours. Les établissements, conscients de l’enrichissement personnel et professionnel que peut apporter une année sabbatique, n’utilisent pas ce dispositif comme un critère défavorable. Bien au contraire, un dossier comportant une césure bien expliquée peut constituer un atout dans la sélection.

La lecture des lettres de motivation est systématique

Il est aussi courant de croire que chaque lettre de motivation sera lue attentivement par les responsables de formation. La réalité est plus nuancée. Si certaines universités accordent une place importante à ces lettres pour mieux cerner la personnalité et les motivations des candidats, d’autres se concentrent davantage sur les notes et la qualité globale du dossier. Ainsi, la lecture exhaustive des lettres de motivation n’est pas systématique et varie selon les établissements et les filières proposées.

La hiérarchie des vœux favorise certaines formations

Une quatrième rumeur suggère que l’ordre des vœux inscrit sur la plateforme créerait une hiérarchie, donnant ainsi un avantage à certaines formations au détriment d’autres. En fait, Mon master ne privilégie aucun vœu sur la base de son rang. Chaque formation examine le dossier du candidat en fonction de ses critères propres, sans être influencée par l’ordre de candidature. Cette approche garantit une évaluation équitable et transparente pour l’ensemble des postulants.

La sélection se fonde uniquement sur les notes

Enfin, une dernière idée reçue veut que seules les notes définissent l’admission en master. Si le dossier académique joue un rôle important, il n’est pas le seul critère d’évaluation. Les universités prennent en compte l’ensemble du profil du candidat : la qualité du parcours, les expériences complémentaires, la lettre de motivation et même les projets personnels. Ce processus holistique permet de déceler des talents et des compétences qui ne se mesurent pas uniquement par la réussite scolaire.

En démystifiant ces cinq idées erronées, il apparaît clairement que la plateforme Mon master a été conçue pour offrir aux étudiants une chance équitable de présenter leur candidature. Chaque dossier est examiné sous différents angles, garantissant ainsi une sélection plus juste et adaptée aux spécificités de chaque formation. Cette approche, loin de favoriser un critère unique, permet aux établissements d’identifier le potentiel global de chaque étudiant dans un contexte de concurrence toujours plus forte.

SOURCE : LE MONDE