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ÉDUCATION
4
June 2025

Mon Master : « J’ai l’impression d’avoir travaillé ces trois années de licence dans le vent »

Ce lundi 2 juin, les résultats de Mon Master sont disponibles pour les étudiants titulaires d’un bac +3. Témoignages.

C’est le jour J pour les 210 000 candidats titulaires d’un diplôme bac +3 qui souhaitent accéder à un master pour les deux prochaines années de leur scolarité. Comme l’année précédente, les propositions de Mon Master ont été accessibles à 7 heures et les mails de confirmation reçus un peu avant 7 heures. Ce matin, chacun saura s’il est admis ou pas dans la formation de son choix. Ou sur liste d’attente.

Thomas, 21 ans, fait partie de ces étudiants à avoir patiemment attendu les réponses. Mais contrairement à d’autres, il avait « déjà fait l’expérience de la plate-forme l’an dernier » : « J’avais reçu une proposition d’admission dans un vœu que je qualifierai de secours. Pour des raisons personnelles, ma première année de M1 a été compliquée et j’ai voulu repartir sur de bonnes bases pour la rentrée prochaine. »

Des candidats en attente

Cette année, même s’il sait déjà comment se déroule la procédure et l’attente avant de recevoir une réponse, le stress est bien présent : « Ce n’est jamais facile d’être dans l’attente, on se dit qu’on joue notre avenir pendant cette fameuse phase d’admission, à raison. J’avais mis un réveil, mais je me suis levé avant à cause du stress. »

Avec dix vœux déposés « principalement en droit public, plus spécifiquement en droit parlementaire et en droit constitutionnel dans plusieurs universités à Paris, Marseille et Montpellier », il a trois vœux en liste d’attente « dont deux parmi [ses] favoris ». Prochaine étape pour Thomas : attendre que les candidats se désistent. Ils ont jusqu’au 5 juin pour répondre aux propositions qui leur auront été faites, mais la date du 5 juin étant la limite, les listes peuvent bouger avant.

Sabrina aussi attend. À 21 ans, titulaire d’une licence infocom, elle imaginait prendre une année de césure, « mais après avoir discuté avec [son] entourage », elle s’est rendue compte que l’année de césure se préparait pour « ne pas perdre 1 an » : « Du coup j’ai quand même demandé des masters sans trop m’y accrocher non plus. »

Une stratégie payante car la jeune femme compte finalement poursuivre ses études dès l’année prochaine. Un peu stressée, « mais sans plus », elle a été refusée dans l’un de ses choix mais sur liste d’attente sur l’autre : « Je pense avoir une chance d’être prise étant donné ma place en liste d’attente »

Comme Sabrina, s’il aurait préféré ne pas être refusé dans son vœu principal, Thomas ne se plaint pas. « Je pense surtout à toutes celles et ceux qui ont travaillé avec acharnement pendant trois ans et qui à ce jour n’ont pas la possibilité de recevoir ne serait-ce qu’une proposition d’admission », tient à souligner Thomas.

« Les capacités d’accueil ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux de l’admission en année de master… Le ratio nombre d’étudiants en licence pour le peu de places proposées dans certaines formations est juste ahurissant. Il faut, là où cela est possible, ouvrir davantage de places et garantir au maximum d’étudiants possibles une chance d’étudier dans la filière de leur choix ! »

« Quand vous voyez 17 % d’admissibilité, vous êtes forcément un peu stressé »

Une remarque que se fait aussi Héloïse. « Comme Parcoursup, on voit parfois des grosses injustices avec des élèves qui ne sont pris nulle part avec des résultats excellents, alors forcément on doute. »

La jeune femme a passé plusieurs années de scolarité en hôtellerie, un secteur qu’elle n’estime pas assez valorisé dans l’enseignement public. En master, la jeune femme a décidé de changer d’orientation et se dirige vers un master de management de l’évènementiel à l’ESTHUA à Angers.

« J’ai mis les autres parce que j’étais stressée de n’en mettre qu’un seul »
— Héloïse, admise en master évènementiel

Un choix qui la conduit à choisir 3 masters, dont deux en développement touristique responsable, « qui ne me correspondaient pas vraiment à [son] projet » : « C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup, mais qui n’allait pas me permettre de coller autant au sujet qui me tenait à cœur : l’événementiel. J’ai eu de bonnes notes et appréciations tout au long de ma scolarité, mais ce système rend les choses très stressantes : quand vous voyez 17 % d’admissibilité, vous êtes forcément un peu stressé. »

D’autant que les masters qui lui plaisent moins sont à Corte en Corse et à Montpellier, loin d’Angers où elle fait déjà ses études. « J’ai mis les autres parce que j’étais stressée de n’en mettre qu’un seul », explique la jeune femme, qui peut souffler : « C’était justifié car je n’ai eu qu’une seule réponse positive, mais heureusement au master événementiel ! »

Soulagée, elle s’estime chanceuse. « Maintenant, je vais commencer ma saison, et je sais qu’à la rentrée je ferai quelque chose qui me plaît réellement ! »

« Je suis surprise et déçue des résultats »

Aurore, si elle est sur liste d’attente sur une partie de ses vœux, a elle aussi été prise dans le master de son choix. « J’ai fait ma licence à l’UPJV à Amiens et je souhaitais continuer mon master MEEF dans cet établissement. Je n’étais pas particulièrement stressée car je savais que ma place était “réservée”. »

La jeune femme a en effet « participé au dispositif de préprofessionnalisation proposé à l’époque par l’éducation nationale » et travaille dans un collège depuis sa deuxième année de licence : « J’ai un contrat signé avec l’Éducation Nationale jusqu’en M1 (minimum). »

Admise aussi à Lille, ce qui la préoccupe aujourd’hui, c’est de savoir si elle va valider son année. « Si je ne l’ai pas, ce que je ne souhaite pas, je redoublerai très certainement. Le master MEEF et l’enseignement restent mon objectif, je ne me vois pas changer de filière. »

Thomas, lui, s’il n’a rien à l’issue de la phase principale, n’est pas dénué de plan B : « Je ne resterai pas sans rien faire et je travaillerai, tout en me préparant activement aux concours de la fonction publique que je vise depuis quelques mois maintenant. »

Sadaf, 20 ans, fait partie de ces candidats qui n’ont eu aucune proposition acceptée lors de cette phase d’admission. Avec une candidature dans un master de droit public avec un taux d’admission de 64 % et 13 de moyenne dans les matières en question, la jeune femme est 243e sur liste d’attente. Sur 13 vœux, aucun n’a été accepté par les formations.

« Je suis surprise et déçue des résultats, assez dégoûtée parce que j’ai l’impression d’avoir travaillé ces trois années de licence dans le vent, de m’être donnée du mal dans des lettres de motivation pour rien », regrette-t-elle. « Je me dis à quoi bon finalement si je n’ai aucune proposition d’admission ? Je suis tellement dégoûtée que je n’ai même pas envie de penser à après. »

L’attente commence pour ces étudiants sur liste d’attente ou sans proposition : du 17 juin au 17 juillet, la phase complémentaire leur permettra, peut-être, de trouver une formation qui leur convienne.

SOURCE : LE PARISIEN

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