Blog
ÉDUCATION
25
March 2025

Mon Master : le comité éthique recommande de limiter les vœux et de ne pas élargir le recrutement

Le comité éthique et scientifique Parcoursup et Mon Master (CESPM) dresse un premier bilan de la plateforme Mon Master, dans son rapport annuel publié le 18 mars 2025. Moins controversée que Parcoursup à son lancement en 2023, la plateforme bénéficie d’un retour d’expérience globalement positif, mais appelle à plusieurs ajustements. Parmi les recommandations principales : réduire le nombre de vœux possibles et éviter l’ouverture du recrutement à d’autres formations que les diplômes nationaux de master (DNM).

Une plateforme qui échappe à la polémique mais reste perfectible

Contrairement à Parcoursup, la plateforme Mon Master n’a pas suscité de controverse majeure à sa mise en place. Le CESPM la considère comme un véritable outil d’aide au pilotage, grâce à la centralisation des données nationales sur les candidatures en master. Cependant, le rapport souligne que ces données ne sont pas encore pleinement partagées entre les établissements et les niveaux régional et national. Le comité recommande donc de mettre en place un outil de diffusion de ces informations pour favoriser le dialogue sur les capacités d’accueil.

Une première campagne difficile, une deuxième mieux maîtrisée

La première campagne de Mon Master, en 2023, a été marquée par des dysfonctionnements, notamment l’absence de phase complémentaire et un nombre insuffisant de candidats classés dans certaines formations. En 2024, les établissements semblent avoir mieux anticipé les désistements, ajustant ainsi leur rythme de recrutement. La phase complémentaire a permis de réduire le nombre de candidats sans proposition d’admission.

Une limite nécessaire au nombre de vœux

Les candidats peuvent formuler jusqu’à 15 vœux pour des formations sous statut étudiant, et 15 autres pour l’apprentissage, à raison d’un vœu par mention. Cette ouverture massive entraîne une surcharge de travail pour les commissions d’examen, tout en incitant certains étudiants à candidater de manière peu stratégique. La Fage, tout comme plusieurs responsables d’universités, plaide pour une réduction du nombre de vœux possibles, afin de simplifier le processus et d'encourager des choix plus réfléchis.

Des taux de remplissage encore inégaux

En 2024, 59,5 % des candidats ont reçu une admission via la plateforme, contre 58 % en 2023. Le taux de vacance des places est passé de 21 % à 19 %, une amélioration modeste mais significative. Toutefois, de fortes disparités persistent : 8 académies restent sous les 70 % de remplissage, particulièrement en Outre-mer. Les disparités concernent aussi les mentions : en 2024, 100 mentions n’ont pas atteint un taux de remplissage de 80 %, concentrant à elles seules plus de 70 % des places vacantes, notamment dans les mentions Meef (premier et second degré) et LLCER.

L’apprentissage, un mode d’admission encore complexe

Le CESPM pointe les contraintes spécifiques de l’apprentissage, notamment l’obligation pour les candidats de signer un contrat dans les trois mois suivant la rentrée. En l’absence de classement initial, certaines places restent vacantes faute d’accord avec une entreprise. Pour améliorer la gestion de ces places, le comité recommande de permettre aux établissements de basculer des capacités d’accueil entre les statuts étudiant et apprenti, comme c’est déjà le cas dans Parcoursup. À partir de la session 2025, les formations en apprentissage devront également classer les candidats.

Ne pas élargir le champ des formations

Le CESPM met en garde contre la tentation d’ouvrir Mon Master à d’autres types de diplômes bac +5, comme les mastères ou masters internationaux. Il recommande de maintenir la plateforme centrée uniquement sur les DNM, tout en permettant d’informer les candidats sur d’autres types de formations accessibles en formation continue ou à l’international.

Un accompagnement à l’orientation encore trop faible

Le rapport souligne le manque de clarté de l’information proposée sur Mon Master. Beaucoup d’étudiants formulent des vœux inadaptés faute d’accompagnement suffisant ou de conseils pertinents dans leur établissement d’origine. Il est donc essentiel de renforcer l’aide à l’orientation dès la licence et d’assurer une meilleure transparence sur les critères de sélection des formations.

Les recommandations du CESPM

Voici les principales recommandations émises par le comité éthique et scientifique Parcoursup et Mon Master :

  • améliorer l’accompagnement à l’orientation, notamment en BTS, BUT, CPGE, licence et bachelor ;
  • rendre plus lisibles et complètes les informations sur la plateforme Mon Master ;
  • signaler dès la page d’accueil les restrictions liées à la saisine ;
  • publier un rapport de jury pour chaque master recrutant sur la plateforme ;
  • garantir un examen collégial des candidatures par des commissions d’au moins trois personnes ;
  • maintenir la possibilité d’organiser les entretiens à distance ;
  • tirer parti des leçons des deux premières campagnes de Mon Master ;
  • diminuer le nombre de vœux après concertation, en lien avec un meilleur accompagnement en licence ;
  • continuer à faire appel à des experts externes pour garantir la transparence ;
  • étudier une remontée automatique des notes des établissements vers Mon Master ;
  • développer les synergies entre Mon Master et Parcoursup, notamment sur la présentation des algorithmes et des modalités de traitement des candidatures.

SOURCE : AEF INFO

En savoir plus sur nos solutions pour les établissements scolaires
La plaquette pour animer la communauté de votre établissement
Partager ce contenu

Nos réalisations

Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.

C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle
ÉDUCATION
5
September 2025

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

ChatGPT s’invite au lycée : un professeur intègre l’IA dans ses cours pour former ses élèves et repenser la pédagogie de demain.
Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
ÉDUCATION
5
September 2025

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets

Le bachelor agro arrive en 2026 avec six mentions et de nouvelles règles pour l’enseignement agricole. Focus sur son organisation et ses enjeux.
Une entreprise sur six a intégré le mécénat de compétences
ÉDUCATION
5
September 2025

Une entreprise sur six a intégré le mécénat de compétences

16 % des entreprises misent sur le mécénat de compétences. Découvrez ses impacts sur l’engagement, la marque employeur et les carrières.