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ÉDUCATION
10
October 2024

"Nous pouvons, non pas supprimer les aides à l’apprentissage, mais redéfinir le ciblage", selon le ministre du Budget

Une semaine après les propos de la ministre du Travail confirmant des ajustements à venir de l’aide à l’embauche d’apprentis, c’est au tour du ministre chargé du Budget d’appeler à en "redéfinir le ciblage". Interrogé sur France Info le 8 octobre 2024, Laurent Saint-Martin a exprimé sa volonté de retirer les "boucliers tarifaires" mis en place dans le contexte post-crise sanitaire. Dans la foulée, l’U2P a réagi en demandant "à revenir à la situation d’avant 2020, lorsque les entreprises de plus de 250 salariés étaient exclues du dispositif d’aide à l’apprentissage".

Alors que le projet de loi de finances pour 2025 doit être adopté en Conseil des ministres le jeudi 10 octobre 2024, les interventions des différents ministères et organisations patronales se multiplient autour des pistes d’économies à défendre. Laurent Saint-Martin a annoncé un objectif "d’un effort de 60 milliards d’euros sur 2025". Une semaine après que la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a réagi aux inquiétudes du Medef sur une éventuelle suppression des aides à l’embauche d’apprentis dans l’enseignement supérieur, c’est maintenant Laurent Saint-Martin qui répond aux préoccupations de la CPME, inquiète des conséquences des coupes budgétaires sur les petites et moyennes entreprises.

La CPME a souligné dans un communiqué que "l’embauche d’un apprenti deviendrait plus coûteuse, et son salaire pourrait être assujetti à des charges sociales". "Si nous revenons sur les allègements de charges sociales, ce sont les PME qui seront les premières impactées", a confirmé le ministre, en ajoutant : "70 % des apprentis sont dans les PME. Attention, ne nous trompons pas de cible, ce sont les PME et les TPE qui créent la richesse de notre territoire."

Une concertation sur l’aide avec le patronat

Les aides à l’embauche d’apprentis, introduites en 2020 dans le cadre du plan de relance post-Covid, s’élèvent depuis 2023 à 6 000 euros pour la première année de formation (contre 5 000 pour les mineurs et 8 000 pour les majeurs au départ). Ces aides sont ouvertes aux entreprises de toutes tailles, avec des conditions pour celles de plus de 250 salariés.

"L’aide à l’emploi, notamment l’aide à l’apprentissage, a permis un bond extraordinaire", a souligné le ministre. Toutefois, il a évoqué la nécessité de "redéfinir le ciblage" des aides, en concertation avec les organisations patronales.

L'U2P vent debout

Suite à ces déclarations, l’U2P a fait savoir que "le gouvernement envisage de réduire l’aide de 6 000 euros à 4 500 euros". L’organisation patronale a plaidé pour un retour à la situation d’avant 2020, excluant les grandes entreprises du dispositif, et a estimé qu'une économie d’un milliard d’euros serait réalisée si cette proposition était adoptée.

Le président de l’U2P, Michel Picon, a exprimé son opposition à la réduction de l’aide pour toutes les entreprises, soulignant que deux tiers des apprentis sont employés par des entreprises de moins de 50 salariés. L’U2P demande à maintenir l’aide à 6 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés.

Une révision des exonérations de cotisations sociales

L’autre sujet de débat concerne les exonérations de cotisations sociales pour les apprentis. Laurent Saint-Martin a évoqué les effets négatifs de ces exonérations, notamment la "trappe à bas salaires", soulignée dans un rapport de France Stratégie. "Nous allons redessiner les allègements des charges", a-t-il indiqué.

Les organisations patronales, telles que l’U2P et la CPME, s’opposent à la suppression de certaines exonérations pour les bas salaires, craignant une augmentation du coût du travail, qui pourrait atteindre cinq milliards d’euros.

SOURCE : AEF INFO

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