March 2024

Nouveaux groupes scolaires : L'Éducation Nationale en quête d'identité

Dès la rentrée 2024, l'éducation nationale se prépare à mettre en place des groupes de besoins en français et en mathématiques. Cependant, un changement de terminologie, de "groupes de niveau" à "groupes de besoins", sème le doute entre les différentes visions de Gabriel Attal et Nicole Belloubet, quant à la manière de les mettre en œuvre.

L'initiative de Gabriel Attal, baptisée le "choc des savoirs", visait à diviser les élèves de sixième et de cinquième en trois groupes en fonction de leur niveau, pour offrir des cours de français et de mathématiques en effectifs réduits. Cette approche a toutefois rencontré une forte opposition des syndicats enseignants et n'a pas encore prouvé son efficacité, selon certaines études.

Nicole Belloubet, succédant à Gabriel Attal, adopte une approche plus flexible en qualifiant ces groupes de "besoins" plutôt que de "niveaux". Elle met davantage l'accent sur les compétences à acquérir que sur le niveau des élèves. Les textes officiels définissent ces groupes comme étant constitués en fonction des besoins des élèves, mais la répartition semble toujours se faire en fonction du niveau.

La ministre insiste sur la nécessité de flexibilité, permettant aux enseignants de modifier les groupes en fonction de l'évolution des besoins des élèves. Cette approche vise à éviter toute forme de tri social des élèves, mais rencontre tout de même l'opposition de certains syndicats enseignants.

Cependant, au-delà de la question de la répartition des élèves, se pose également la question des ressources nécessaires pour mettre en œuvre cette réforme. Le ministère assure qu'un nombre limité de postes seront débloqués, ce qui soulève des inquiétudes quant à la capacité réelle de l'éducation nationale à mettre en œuvre cette réforme dans toutes les écoles, notamment en période de restrictions budgétaires.