Opcommerce renforce son réseau de conseillers CFA

En 2024, Opcommerce a recruté une conseillère CFA en Bourgogne-Franche-Comté, comme dans deux autres régions pilotes. Ce poste stratégique vise à adapter l’offre des CFA aux nouveaux besoins des entreprises, à élargir le recrutement et à maintenir l’activité des centres malgré le recul démographique. "Ce n’est pas simple, c’est à construire", explique Bertrand Creusy, délégué régional, le 10 juillet 2025.

Un accompagnement stratégique étendu dans les territoires

Initialement expérimenté dans trois régions, le dispositif compte aujourd’hui six conseillers CFA. Leur mission est d’accompagner les CFA dans l’évolution de leur offre, en tenant compte de la demande économique et des réalités locales. En Bourgogne-Franche-Comté, région fortement touchée par la baisse démographique, l’enjeu est crucial. Selon l’Insee, elle pourrait perdre 145 000 actifs d’ici 2050.

Développer l’alternance tout au long de la vie

Pour faire face à cette évolution, Opcommerce mise sur une alternance élargie, non seulement pour les jeunes mais aussi pour d’autres publics, comme les salariés en reconversion ou les demandeurs d’emploi. "L’allongement de la vie active est une opportunité pour les CFA", souligne Bertrand Creusy. Des dispositifs comme la ProA, les CQP ou les titres professionnels sont des leviers efficaces.

Cindy Guet, conseillère CFA en Bourgogne-Franche-Comté, évoque des initiatives concrètes comme le CQP boucherproposé par le Campus métiers de Marzy ou l’École des métiers de Longvic. Une réponse adaptée aux jeunes migrants ne maîtrisant pas encore le français pour valider un diplôme classique.

Une mutation progressive mais complexe des CFA

Le passage d’une logique de formation initiale à une offre plus diversifiée et modulaire n’est pas évident pour tous les CFA. "Ils sont historiquement ancrés dans la culture Éducation nationale", rappelle Bertrand Creusy. Les besoins en conseil pédagogique et stratégique sont forts : quels diplômes proposer ? Quelles certifications privilégier ? Comment s’adapter à l’évolution du marché ?

Bertrand Creusy souligne aussi l’urgence : "56 % des recruteurs de notre secteur rencontrent des difficultés à embaucher, alors qu’un salarié sur deux envisage de changer de métier", selon une étude de Centre Inffo.

Identifier les nouveaux besoins de formation

Le rôle du conseiller CFA ne s’arrête pas là. Il s’agit aussi de faire connaître les métiers du commerce aux publics éloignés de l’emploi – comme les bénéficiaires du RSA ou les jeunes décrocheurs. Une campagne nationale a été lancée du 29 septembre au 17 octobre, avec des événements dans les écoles de la deuxième chance ou les structures Epide, pour susciter des vocations par le jeu.

Autre axe fort : l’adaptation continue de l’offre de formation aux besoins terrain. En 2024, Opcommerce a organisé une journée dédiée à l’évolution des modes de consommation, influencés par le vieillissement de la population, ce qui impacte les emplois du commerce.

Des CFA comme le lycée professionnel Saint-Bénigne de Pontarlier innovent déjà avec des formations en réparation d’électroménager, un secteur en développement. Des formations équivalentes sont testées en Haute-Saône et en Saône-et-Loire.

Des effectifs en croissance malgré les défis

La réforme du financement de l’apprentissage ne semble pas avoir freiné l’activité des CFA. En Bourgogne-Franche-Comté, les ouvertures de sections sont plus nombreuses que les fermetures. "Nous avons une quinzaine d’ouvertures prévues, principalement post-bac", indique Cindy Guet.

Le nombre d’alternants reste stable par rapport à 2024, et les perspectives sont encourageantes. Opcommerce espère dépasser les 115 000 alternants à l’échelle nationale en 2025, contre 110 200 l’année précédente, en attirant des publics plus variés grâce à ses actions ciblées.

SOURCE : AEF INFO