"vous ne pouvez pas ouvrir 2 500 lettres de motivation" : des établissements croulent sous les candidatures des étudiants via la plateforme "mon master"

Le mardi, à partir de 9 heures, marque un moment crucial pour des milliers d'étudiants de troisième année qui attendent avec impatience les résultats de leurs candidatures sur la plateforme "Mon Master". Cette plateforme, mise en place depuis deux ans, est devenue l'équivalent pour les étudiants en quête de masters de ce que Parcoursup représente pour les lycéens.
L'attente est palpable, et avec raison. La compétition pour une place dans les masters convoités est intense. Les étudiants ont multiplié les vœux, adoptant une stratégie qui rappelle celle utilisée sur Parcoursup : viser haut, mais également envisager des options de repli, voire des "plans B voire C", comme le mentionne une étudiante. Cette approche stratégique vise à maximiser leurs chances d'obtenir une place dans un master qui correspond à leurs aspirations académiques et professionnelles.

L'effet de cette stratégie est perceptible dans le nombre de candidatures reçues par certains cursus. Des spécialisations comme les ressources humaines connaissent une explosion du nombre de candidats depuis deux ans. Un exemple frappant est celui des parcours en ressources humaines à l'université Paris 1, où cette année, environ 2 500 candidatures ont été enregistrées pour une trentaine de places seulement. Cette augmentation significative du nombre de candidatures met à rude épreuve les ressources et les capacités des établissements à traiter efficacement chaque dossier.
Jean-François Amadieu, enseignant encadrant ces parcours en ressources humaines, partage les défis auxquels sont confrontés les établissements. Avec le même effectif qu'auparavant, ils doivent désormais gérer un volume de candidatures considérable. "Vous ne pouvez pas ouvrir 2 500 lettres de motivation", déplore-t-il. Pour pallier cette difficulté, les établissements doivent recourir à des méthodes de sélection plus efficientes, telles que l'extraction des données des candidatures dans des fichiers Excel, le traitement automatisé des notes des années précédentes et des résultats du baccalauréat. Cependant, malgré ces efforts, le traitement des candidatures reste complexe et fastidieux, avec des conséquences potentielles sur la capacité à identifier les profils les plus pertinents et les plus diversifiés.
"C'est vrai que c'est dommage parce que cet afflux de candidatures, on ne peut pas en faire un traitement aussi intéressant et rentrer dans le détail du dossier", admet-il. Dans un contexte où les compétences des candidats ne se résument pas aux seuls résultats scolaires, cette limitation peut être préjudiciable à la diversité et à la richesse des profils sélectionnés..
Les établissements sont confrontés à la gestion d'un volume élevé de candidatures, ce qui peut poser des défis logistiques et humains pour l'examen des dossiers. De plus, cela peut entraîner une pression accrue sur les ressources existantes et une charge de travail supplémentaire pour le personnel chargé du processus de sélection.
Les établissements peuvent envisager des stratégies telles que l'automatisation des processus, l'utilisation de critères de sélection clairs et objectifs, ainsi que l'élargissement des ressources dédiées à l'examen des candidatures pour garantir un processus équitable et efficace. De plus, la collaboration avec des outils technologiques avancés peut aider à gérer le volume de candidatures de manière plus efficiente et à identifier les profils les plus pertinents pour chaque programme de master.

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