Parcoursup 2025 : pour les candidats sans proposition, un long été d’angoisse et d’incertitude

À l’issue de la phase principale de Parcoursup, close le 10 juillet 2025, près de 103 000 lycéens et étudiants n’ont reçu aucune proposition d’admission. Pour ces jeunes et leurs familles, l’été s’est transformé en une période d’attente pesante et d’incertitude, dans l’espoir d’obtenir une place de dernière minute dans l’enseignement supérieur.
Des milliers de candidats laissés dans le vide
Comme Nora, fraîchement diplômée d’un bac STMG, beaucoup d’élèves se sont retrouvés sans aucune réponse positive une fois la phase principale achevée. Les vœux encore en attente ont été gelés, plongeant les candidats dans une longue période d’expectative, uniquement rythmée par les éventuels désistements de dernière minute.
Nora avait formulé des vœux en bachelor universitaire de technologie (BUT) et en licence. Tous étaient restés sans suite. Les commissions d’accès à l’enseignement supérieur, censées apporter des solutions personnalisées, n’ont pas réussi à lui trouver d’alternative. Même la tentative d’intégrer une formation via la phase complémentaire, qui propose les places vacantes, s’est soldée par un refus.
Une attente quotidienne marquée par le stress
L’été s’est transformé en rituel douloureux. Chaque matin, Nora se connecte à Parcoursup, espérant une proposition d’admission. Mais le résultat est toujours le même : "aucune nouvelle". Sa mère, Irène Gaillard, raconte ce quotidien difficile : "Tous les matins, elle entre dans la pièce et dit la même chose : ‘j’ai toujours rien’. Et on repart pour une journée d’attente."
Pour la famille, cette incertitude est particulièrement lourde à porter. Sans perspective claire pour la rentrée, il est impossible d’anticiper logement, financement ou organisation de l’année. "Nerveusement, c’est très dur. Elle n’a pas pu profiter de l’été et elle ne parvient pas à se projeter", explique Irène.
Les limites de la phase complémentaire
La phase complémentaire, censée offrir une seconde chance, n’a pas répondu aux attentes de nombreux candidats. Les places vacantes, souvent dans des filières peu demandées ou éloignées du projet initial des élèves, ne suffisent pas à absorber la masse des jeunes laissés sans proposition.
Pour beaucoup, cette phase se révèle être une étape frustrante. Les refus s’accumulent, renforçant le sentiment d’échec. Ceux qui obtiennent une place se voient parfois contraints d’accepter une formation éloignée de leurs aspirations ou dans une autre académie, rendant l’organisation logistique compliquée.
Des conséquences psychologiques et sociales fortes
Au-delà des statistiques, ce sont des parcours de vie qui sont bouleversés. Attendre sans réponse génère du stress, une perte de confiance en soi et, parfois, un sentiment d’injustice. Pour certains jeunes, cette période d’incertitude remet en question la suite de leurs études.
Les familles, elles aussi, se trouvent en difficulté. Elles doivent soutenir moralement leurs enfants, tout en cherchant des solutions parallèles : inscriptions en écoles privées, recherche d’alternatives en apprentissage ou encore année de césure. Mais ces options impliquent souvent un coût financier important ou un choix subi.
Un dispositif critiqué pour ses insuffisances
Chaque année, Parcoursup fait l’objet de critiques pour son opacité et son incapacité à garantir une place à tous les candidats. En 2025, le nombre élevé de jeunes sans proposition renforce ces reproches. Les syndicats étudiants pointent du doigt un système qui accroît les inégalités sociales et territoriales.
Certains acteurs de l’éducation plaident pour une meilleure régulation du nombre de places en licence et en BUT, afin d’éviter que des milliers de jeunes soient laissés au bord du chemin chaque été. D’autres réclament une révision complète de la plateforme, jugée trop sélective et stressante.
Vers un accompagnement insuffisant des candidats
Les commissions d’accès à l’enseignement supérieur (CAES), mises en place pour accompagner les élèves sans proposition, peinent à répondre à la demande. Faute de moyens et de formations adaptées, elles ne parviennent pas toujours à trouver une solution satisfaisante.
Dans le cas de Nora, l’accompagnement n’a pas permis d’aboutir à une inscription. Pour de nombreux jeunes, la CAES n’apparaît pas comme une véritable porte de sortie, mais plutôt comme une étape administrative supplémentaire.
Une rentrée incertaine pour des milliers de jeunes
À l’approche de septembre, des milliers de candidats restent dans l’incertitude. Ils devront compter sur des désistements de dernière minute ou envisager des solutions alternatives hors Parcoursup. Mais pour beaucoup, cette expérience laissera une trace durable : celle d’un été marqué par l’angoisse, l’attente et la difficulté à se projeter.

SOURCE : LE MONDE

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