Parcoursup : le rôle des familles dans l’orientation et les enjeux d’égalité

Depuis sa création en 2018, Parcoursup, la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, continue de susciter des débats. Pour Lyda Lannegrand et Gaëlle Bailly, expertes en éducation et orientation, Parcoursup n’est qu’un outil. Le véritable enjeu réside dans l’accompagnement des élèves, en particulier dans un contexte où les familles jouent un rôle crucial dans l’orientation, parfois au détriment de l’égalité des chances.
Une source de stress pour les élèves de terminale
Selon Lyda Lannegrand, la procédure Parcoursup génère un stress important chez de nombreux adolescents.
« D’après nos recherches, 60 % des jeunes ressentent un stress moyen à élevé tout au long de l’année scolaire. Cependant, pour ceux qui clarifient rapidement leurs choix d’orientation, l’émotion négative diminue dès décembre. La certitude apaise leur anxiété. »
Un rite initiatique pour les familles
Pour Gaëlle Bailly, Parcoursup dépasse la simple inscription administrative et revêt une dimension symbolique :
« Cette transition marque un véritable rite de passage vers l’âge adulte, mais reflète aussi les dynamiques familiales, où parents et enfants naviguent ensemble dans cette étape décisive. »
Un fonctionnement cohérent mais perfectible
Concernant le fonctionnement de la plateforme, Lyda Lannegrand estime que le processus est bien structuré :
« La procédure s’organise en plusieurs étapes cohérentes : une phase d’exploration, suivie de la formulation des vœux, puis de leur confirmation. Cette progression permet de restreindre progressivement les choix, ce qui est logique. »
Cependant, des ajustements pourraient être envisagés pour mieux accompagner les élèves, notamment ceux issus de milieux défavorisés.
Les familles, un levier d’inégalité sociale
Les études montrent que les parents restent les premiers interlocuteurs des adolescents sur les questions d’orientation :
« Les jeunes se tournent d’abord vers leurs parents, bien avant leurs camarades ou leurs professeurs. Cela crée un fossé entre les familles bien informées sur le système de l’enseignement supérieur et celles qui en sont éloignées », explique Lyda Lannegrand.
C’est là que réside une partie du problème : la reproduction des inégalités sociales dans l’accès à l’enseignement supérieur est fortement liée à l’implication et aux connaissances des familles.
Un soutien institutionnel essentiel
Pour compenser ces disparités, les lycéens peuvent s’appuyer sur des acteurs institutionnels tels que :
- Le professeur principal, souvent référent Parcoursup.
- Les conseillers d’orientation et psychologues de l’Éducation nationale, qui peuvent fournir des conseils professionnels.
Ces soutiens sont indispensables pour offrir à tous les élèves, quelles que soient leurs origines, un accès équitable aux informations et aux ressources nécessaires pour réussir leur orientation.
Conclusion
Si Parcoursup est un outil efficace dans sa structure, il ne peut à lui seul réduire les inégalités sociales en matière d’orientation. La formation des enseignants, l’accompagnement des familles, et un soutien accru pour les élèves les plus éloignés des codes de l’enseignement supérieur sont des leviers indispensables pour rendre le système plus juste et inclusif.

SOURCE : SUDOUEST

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
