Patrick Hetzel, nouveau ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, prône une vision libérale des universités

Patrick Hetzel, ancien directeur général de l'enseignement supérieur et député Les Républicains du Bas-Rhin, a été nommé ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche dans le gouvernement Barnier, le samedi 21 septembre. Professeur des universités en gestion, Hetzel est un proche du Premier ministre Michel Barnier, avec qui il avait travaillé lors de la primaire du parti en 2021. Avant de se lancer pleinement en politique, Hetzel a occupé plusieurs postes clés dans le secteur éducatif, dont celui de recteur de l'académie de Limoges (2005-2007) et de conseiller éducation auprès de François Fillon, Premier ministre de l'époque (2007-2008). Il a également été directeur général de l'enseignement supérieur de 2008 à 2012, une période marquée par l'application de la loi sur les libertés et responsabilités des universités (LRU), portée par Valérie Pécresse, alors ministre de l'enseignement supérieur.
Une vision libérale pour l'enseignement supérieur
Depuis, Patrick Hetzel s’est affirmé comme un défenseur d'une vision libérale des universités. En 2022, il a publié un article dans la revue Action universitaire, liée au syndicat étudiant classé à droite UNI, où il exposait une feuille de route visant à « dynamiser » l’enseignement supérieur et la recherche. Parmi ses propositions figurent des mesures comme la réduction de la bureaucratie, l'octroi d'une plus grande autonomie pédagogique et budgétaire aux établissements, et la possibilité pour certaines universités d'expérimenter de nouveaux modèles de gouvernance.
Selon Hetzel, le système universitaire actuel ne reflète plus la diversité des établissements. Il plaide pour une adaptation des missions des universités en fonction de leurs spécificités : certaines ayant une vocation de recherche mondiale, tandis que d'autres seraient davantage axées sur l'enseignement de niveau licence et l'insertion professionnelle des étudiants.
Des critiques sur une orientation jugée conservatrice
Cette approche libérale a suscité des critiques, notamment du syndicat Snesup-FSU. Anne Roger, cosecrétaire générale du syndicat, voit en Patrick Hetzel « un ersatz de Valérie Pécresse », estimant qu'il incarne « un retour en arrière » avec une orientation nettement plus conservatrice pour l'enseignement supérieur. Pour le sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias, également archéologue et chercheur au CNRS, Hetzel défend une vision contraire aux principes fondamentaux de l'université française, notamment le principe d’égalité d'accès aux études supérieures. Ouzoulias s'oppose ainsi à l'idée de créer des universités « à plusieurs vitesses », ce qui, selon lui, mettrait à mal le rôle de service public des établissements universitaires.
Conclusion
Avec la nomination de Patrick Hetzel, l'enseignement supérieur français pourrait s'engager dans une voie plus libérale, prônant une autonomie accrue des universités et une gestion différenciée selon leur vocation. Cependant, cette vision est loin de faire l'unanimité, et les critiques s’organisent déjà contre une approche qui pourrait, selon certains, fragiliser le principe d'égalité au sein du système universitaire.

SOURCE : LE MONDE

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