Le plan de la Seine-Saint-Denis pour rendre ses collèges plus attractifs

Les collèges du département le plus pauvre de l'Hexagone sont évités par de nombreuses familles, qui contournent la carte scolaire ou optent pour le privé. Le département et l'académie de Créteil mettent en place, dès cette rentrée, des filières d'excellence ou à projets pour tenter de retenir les élèves et maintenir une certaine mixité sociale.
L'évitement scolaire en Seine-Saint-Denis
« Dans les environs, la population s'est beaucoup gentrifiée ces dernières années, mais on ne le ressent pas dans les collèges. Pour le dire de manière triviale : on y voit peu de blancs », déclare une mère, représentante des parents d'élèves du collège Joséphine Baker de Saint-Ouen-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Le département fait face, depuis plusieurs années, à un phénomène d’« évitement scolaire » : les parents choisissent d'inscrire leurs enfants dans le privé ou de contourner la carte scolaire pour qu'ils aillent à Paris plutôt que dans leur collège de secteur.
Dans certains établissements, jusqu'à 35 % des élèves attendus disparaissent avant la rentrée, préférant éviter les collèges publics du département, qui souffrent souvent d’une mauvaise image.
Retenir les familles des classes moyennes
Pour lutter contre ce phénomène et préserver la mixité sociale, le Conseil Départemental et l'académie de Créteil ont mis en place un « plan d'attractivité » : des filières d'excellence pour rendre les collèges plus attractifs. Dès cette rentrée, 11 collèges sont concernés, et 30 autres le seront d’ici deux ans.
« Avec le rectorat, nous sommes convaincus que la mixité est indispensable à la réussite, mais elle ne pourra s'obtenir que par un travail collectif et minutieux », explique Stéphane Troussel, président (PS) du département. Le plan a été élaboré en concertation avec les enseignants et les parents d’élèves et adapté aux besoins spécifiques de chaque établissement.
Des projets variés selon les collèges
Au collège Joséphine Baker, une section internationale consacrée à l’anglais et à la culture américaine, ainsi qu’une section sportive dédiée au basket, seront pérennisées. Au collège Louise Michel de Clichy-sous-Bois, c'est une classe de musique à horaires aménagés qui verra le jour. Le collège Victor Hugo, à Noisy-le-Grand, a opté pour une section d'excellence en mathématiques.
Moyens supplémentaires pour l'éducation et les infrastructures
L’académie de Créteil a débloqué l’équivalent de 2.500 heures de cours supplémentaires pour les 11 collèges concernés, avec une attention particulière aux besoins en enseignants et remplaçants. De son côté, le département s'engage à prioriser les demandes de travaux dans ces collèges et leurs équipements sportifs, tout en finançant des sorties scolaires en lien avec les nouvelles sections.
Communiquer pour attirer
Les collèges seront aussi encouragés à mieux communiquer sur leurs nouvelles offres. « Il est essentiel que ces améliorations soient connues en dehors de l’établissement pour attirer les familles. Les établissements privés communiquent beaucoup, le public doit en faire autant », insiste Julie Benetti, rectrice de l’académie de Créteil.

SOURCE : LES ECHOS

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