Plan spécial, année de césure, BTS en 3 ans : les nouvelles mesures pour mieux orienter les élèves

Jugée parfois illisible ou inégalitaire, l’orientation scolaire est au cœur des préoccupations des élèves et de leurs parents. Elle fait désormais l’objet d’un nouveau plan annoncé par la Première ministre Élisabeth Borne, incluant des mesures pour le collège, le lycée et le post-bac.
Repenser une orientation jugée inégalitaire
Élisabeth Borne affirme vouloir "repenser l’orientation", un parcours qu’elle ne souhaite plus voir vécu comme "un parcours du combattant". Elle rappelle qu’il s’agit encore aujourd’hui "d’un vecteur puissant de reproduction des inégalités". C’est ce qu’elle a souligné en présentant son plan le 4 juin 2025 dans un lycée d’Eure-et-Loir.
Cette préoccupation est partagée. Dans un rapport publié le 3 juin, la Défenseure des droits dénonçait un système "peu lisible, morcelé et inégalitaire". Une étude OpinionWay publiée la même semaine révèle que 56 % des jeunes regrettent leur orientation en raison d’un manque d’information.
Le haut-commissaire François Bayrou avait lui-même exprimé des doutes début avril, critiquant "l’orientation précoce", qu’il qualifie d’orientation sociale dans les faits. Il a également réaffirmé ses réserves concernant la plateforme Parcoursup.
Des temps dédiés pour les élèves et les enseignants
Dans le secondaire, les 30 000 professeurs principaux de 3e recevront une demi-journée de formation à l’automne 2025. Une façon d’accompagner leur rôle clé dans l’orientation.
Côté élèves, de la 5e à la terminale, quatre demi-journées par an seront dédiées à l’orientation. Visites d’entreprises, forums, ou ateliers seront proposés selon un programme structuré de compétences à acquérir dès la rentrée 2025.
Les syndicats restent prudents. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, considère ces annonces comme une revalorisation de dispositifs déjà existants. Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc, ces temps "ne sont pas financés", et les 36 à 54 heures déjà prévues pour l’orientation ne figurent pas dans les dotations horaires.
Favoriser l’année de césure après le bac
Pour le post-bac, la ministre veut assouplir l’accès à l’enseignement supérieur et mettre en avant des alternatives comme l’année de césure, trop peu choisie actuellement : seuls 9 000 bacheliers y ont recours via Parcoursup.
Elle souhaite encourager ce type de pause, souvent utilisée dans d’autres pays (Suède, Finlande, Islande...), pour s’engager dans une mission, voyager ou se consacrer à un projet.
Un groupe de travail piloté par l’Inspection générale de l’Éducation (IGESR) va réfléchir à la valorisation de cette césure, notamment par le biais de crédits ECTS. Une expérimentation nationale sera lancée dès la rentrée 2026.
Étendre les années de propédeutique
Élisabeth Borne entend aussi développer les années de propédeutique pluridisciplinaire à l’université. Elle vise en particulier les jeunes bacheliers encore indécis, en s’appuyant sur le dispositif PaRéO (Passeport pour réussir et s’orienter).
Ce programme d’un an existe déjà dans 22 universités comme Paris-Cité, Cergy ou Rennes, et propose un accompagnement renforcé : consolidation des acquis, méthodes de travail, orientation. L’objectif est de l’étendre à 45 universités d’ici 2027. En septembre 2024, 1 418 places étaient proposées dans 25 formations PaRéO.
Expérimenter des BTS en trois ans pour les bacs pros
Enfin, une autre mesure cible les bacheliers professionnels : permettre de préparer un BTS en trois ans au lieu de deux. L’idée est d’ajouter une année de propédeutique pour renforcer leurs compétences avant l’entrée en BTS.
Ce parcours sera expérimenté dans au moins un lycée par académie à la rentrée 2026. Les classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs en trois ans, déjà en place, seront également développées pour les lycéens professionnels.

SOURCE : LYONNE

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