Pour lutter contre l’orientation « subie », aider les jeunes à prendre conscience de leur potentiel

Les dispositifs d’orientation précoce des élèves, tels que le parcours avenir mis en place depuis 2015, confèrent une grande responsabilité aux collégiens quant à leur choix de formation. Cependant, ces choix sont souvent influencés par des facteurs sociaux. Comment pouvons-nous mieux accompagner les collégiens dans leur orientation ?
Le parcours avenir, qui s’adresse aux élèves de la sixième à la terminale, a pour but de les aider à réfléchir sur leur orientation en fournissant une information précoce sur les filières et les métiers. Ce dispositif met en avant la responsabilité individuelle des élèves dans leurs choix de formation, parfois dès le début de leur scolarité.
Depuis la rentrée 2023, la découverte des métiers est intégrée au parcours avenir pour les élèves de cinquième à troisième. Les équipes éducatives sont chargées d’organiser des actions pour familiariser les élèves avec le monde professionnel, offrant une grande autonomie aux établissements. Cette autonomie entraîne une diversité de dispositifs, tels que des conférences, des journées métiers ou des stages.
Les limites des dispositifs précoces
Les résultats de recherches mettent en lumière les limites des dispositifs d’orientation précoces. Il existe de grandes inégalités dans les parcours éducatifs, notamment en termes de choix d’orientation. Les élèves de la voie générale ont souvent des trajectoires bien choisies, tandis que ceux des baccalauréats professionnels subissent plus fréquemment leur orientation. Les baccalauréats technologiques se situent entre ces deux extrêmes.
Les choix scolaires sont influencés par l’origine sociale des élèves et par l’environnement familial. Les enfants d’enseignants ou de cadres, par exemple, tendent à avoir des aspirations élevées. Le capital socioculturel, l’information disponible et la perception des diplômes par les familles jouent un rôle crucial dans les inégalités d’orientation.
L’impact des familles dans l’orientation
Les familles jouent un rôle important dans les choix d’orientation, mais leurs ressources et aptitudes varient. Certaines familles cherchent un « bon compromis » en matière d’orientation, souvent vers des BTS, tandis que d’autres acceptent passivement les propositions de l’établissement. Ces approches influencent la manière dont les élèves perçoivent et choisissent leurs orientations.
Une étude menée auprès de collégiens de REP+ montre que 85 % des élèves discutent régulièrement de leur scolarité avec leurs parents, et 77 % abordent les choix d’orientation avec eux. Cette implication familiale est précieuse, mais toutes les familles ne disposent pas des mêmes ressources pour guider efficacement leurs enfants.
Favoriser la persévérance scolaire
Pour soutenir la persévérance scolaire, il est crucial d’aider les élèves à reconnaître et valoriser leurs compétences. Des recherches ont montré que l’évaluation diagnostique en lycée professionnel peut aider à identifier et valoriser les compétences des élèves, en évitant l’évaluation sanction.
Une pédagogie transdisciplinaire peut aider les élèves à prendre conscience de leur potentiel et favoriser leur autonomie. En leur permettant de réfléchir sur leurs expériences et compétences, ils sont mieux préparés à faire des choix d’orientation éclairés. La persévérance dans l’orientation découle de la confiance en ses capacités et de la capacité à ajuster ses choix en fonction des opportunités.
Conclusion
Le paradoxe réside dans le fait que les dispositifs d’orientation scolaire précoces imposent une grande autonomie aux élèves, malgré le fait que leurs choix sont fortement influencés par des facteurs sociaux. Il est essentiel que le système éducatif repense ses méthodes pour offrir un véritable accompagnement qui favorise une autonomie véritablement émancipatrice plutôt que simplement responsabilisante.

SOURCE : THE CONVERSATION

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